Le président du Conseil italien Matteo Renzi a estimé mardi que l'Union européenne devait assumer la responsabilité des secours aux bateaux d'immigrants qui traversent la Méditerranée en provenance d'Afrique, en "investissant fortement" dans Frontex, l'agence européenne pour la sécurité aux frontières.
"Une Europe qui dit au pêcheur calabrais qu'il doit avoir recours à une technique précise pour pêcher le thon mais qui tourne le dos quand des cadavres flottent sur la mer ne peut pas prétendre au qualificatif de civilisée", a lancé Matteo Renzi devant le parlement italien.
La marine et la garde-côte italiennes patrouillent dans les eaux entre l'Afrique et la Sicile depuis octobre, mois durant lequel 366 personnes ont péri noyées dans le naufrage de leur bateau à moins de deux kilomètres de l'île italienne de Lampedusa.
La mission "Mare Nostrum" de la marine italienne coûte neuf millions d'euros par mois, et plus de 50.000 immigrants ont été secourus depuis le début de l'année. Nombre d'entre eux sont des réfugiés fuyant la guerre civile en Syrie ou l'enrôlement forcé dans l'armée érythréenne.
Matteo Renzi, dont le pays assumera la présidence tournante de l'Union européenne à partir du 1er juillet, cherche à convaincre les autres Etats membres que Mare Nostrum est une mission qui ne concerne pas que les frontières de l'Italie mais en fait celles de l'UE, donc l'agence Frontex.
L'Italie, comme l'Espagne, la Grèce et Malte sont pour ainsi dire abandonnées à elles-mêmes face à l'afflux de plus en plus important d'immigrants clandestins, qui cherchent à entrer dans l'UE par la mer.
24 juin 2014, (Steve Scherer, Eric Faye pour le service français)
Source : Reuters