dimanche 24 novembre 2024 16:42

L’immigration baisse en Belgique, une première en 20 ans

Mercredi 25 juin, le Centre fédéral Migration a livré son rapport annuel. Un chiffre fort : en 2012, la Belgique n’a enregistré que 124.717 immigrations d’étrangers, soit 13.354 de moins qu’en 2011, ce qui représente une baisse de 10 %. Il s’agit de la première baisse avérée de l’immigration internationale au cours des deux dernières décennies.

« Cette diminution s’observe au niveau des immigrations de citoyens originaires de pays tiers (hors UE) », précise Patrick Charlier, directeur adjoint du Centre. A noter que les immigrations en provenance des pays européens ne cessent d’augmenter et représentent 63 % du total des migrants. On remarque notamment une progression sans précédent des immigrations en provenance des nouveaux Etats-membres, leur part a plus que triplé entre 2003 et 2012 (de 7 à 24 %).

Plusieurs éléments expliquent cette tendance générale à la baisse : la diminution des chiffres sur le regroupement familial (-30 % de 2011 à 2012, et -5 % de 2012 à 2013), du nombre de reconnaissances du statut de réfugié et du nombre de régularisations.

Entre 2012 et 2013, le nombre de demandeurs d’asile est passé de 28.285 à 21.225, soit une baisse de 25 % (chiffres Eurostat). Une tendance unique en Europe, où la tendance est plutôt à une hausse moyenne de 30 % du nombre de demandes.

L’année dernière, le Commissariat-général aux Réfugiés et Apatrides a traité 18.193 dossiers. Le statut de réfugié a été accordé dans 2.986 cas (16 %) et celui de protection subsidiaire dans 1.951 cas (11 %). Les principaux pays d’origine des demandeurs sont l’Afghanistan, la Guinée, la RD Congo, la Russie et la Syrie.

Les régularisations de séjour ont baissé de 60 % en un an. En 2013, Sur 22.299 décisions prises par l’Office des étrangers a pris, seuls 7 % étaient positives en 2013. Au total, 1.901 étrangers ont été régularisés.

Déclin des chiffres, mais aussi des droits

Le Centre fédéral Migration observe que ce déclin des chiffres va de pair avec un déclin des droits fondamentaux des étrangers. De nombreuses mesures ont contribué à cette situation ; entre autres, les réformes au niveau du regroupement familial, de la régularisation médicale et du code de la nationalité.

« Les autorités ont pris, dans le cadre de la crise économique, des mesures affectant des catégories spécifiques d’étrangers : des citoyens européens, des personnes régularisées sur base de leur travail, des personnes qui ont introduit un recours contre une décision de refus ou de retrait de droit de séjour, Patrick Charlier, directeur adjoint du Centre. Ces mesures restreignent l’accès à différents services sociaux et menacent – au moins indirectement – leur droit de mener une vie conforme à la dignité humaine. Nous pensons aussi ici à des initiatives locales, comme la contribution de 250 euros que la ville d’Anvers et d’autres communes souhaitaient prélever lors de l’inscription d’un étranger dans les registres communaux. »

Epinglons un autre exemple : depuis la dernière législature, des garanties doivent être données pour permettre aux citoyens ou aux résidents belges de recevoir la visite – même de courte durée – de leurs parents établis hors de l’Union européenne. Un frein à l’entretien de relations familiales normales.

Télécharger le rapport sur le site du Centre

25 juin 2014, Ann-Charlotte Bersipont, Claude de Decker

Source : lesoir.be

 

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