Plus de 66.200 ressortissants de l'UE se sont installés en Suisse durant l'année 2013, un chiffre record depuis la conclusion de l'accord de libre-circulation en 2002, remis en cause par les Suisses lors d'un vote en février dernier.
"Contrairement aux années 1980 et 1990, la majorité des immigrés européens, soit plus de 60 pc, sont venus pour travailler", a indiqué jeudi la secrétaire d'Etat à l'Economie, Marie-Gabrielle Ineichen, en présentant un rapport sur la libre-circulation avec l'UE.
L'établissement d'un espace de libre-circulation a largement contribué à la forte croissance de l'emploi dans la confédération helvétique, estime le secrétariat d'Etat.
D'après le rapport, le nombre d'actifs a progressé de 624.000 personnes en un peu plus de dix ans, dont près de la moitié sont des immigrés et des frontaliers. "Globalement, leur arrivée n'a pas eu d'impact notable sur le chômage", selon un communiqué de ce département.
Ce document vient confirmer l'effet positif de l'accord de libre-circulation, "un constat qui n'a pas empêché les citoyens d'accepter le 9 février +l'initiative contre l'immigration de masse+" lancé par le parti de l'Union démocratique du centre (UDC).
Pour Mme Ineichen, le vote s'explique par des raisons multiples et une forte composante émotionnelle, sachant que "l'effet de la libre circulation sur l'économie n'a pas vraiment joué le rôle qu'il aurait dû".
Les immigrés de l'Union européenne sont essentiellement des travailleurs spécialisés, puisqu'au deuxième trimestre 2013, 58 pc des actifs venus de la zone UE disposaient d'un diplôme d'enseignement supérieur.
En dépit de la forte immigration, le chômage est resté constant depuis les années 1990, d'autant plus que "les problèmes de concurrence pour la population résidente sont demeurés limités à certains groupes de personnes".
Selon l'Observatoire suisse de la libre-circulation, l'accord en vigueur depuis 2002 n'a pas tiré les salaires vers le bas, mais ont par contre augmenté de 0,7 pc par an au lieu de 0,2 pc dans les années 1990.
L'Union syndicale suisse ne partage pas cet avis, faisant état de nombreux cas de sous-enchère salariale dans les secteurs de la construction, de l'horticulture, du commerce de détail et de l'hôtellerie-restauration.
10 juil 2014
Source : MAP