Le gouvernement hondurien a demandé mercredi aux Etats-Unis de lancer un "mini-plan Marshall" pour permettre à l'Amérique centrale de lutter contre la violence et le trafic de drogue qui poussent un nombre croissant de jeunes à émigrer vers le Nord.
Le président du Honduras, Juan Hernandez, a déclaré que Washington devait aider le Guatemala, le Salvador et le Honduras à combattre les gangs dans le cadre d'un plan inspiré des programmes anti-drogue lancés en Colombie et au Mexique, tout en augmentant l'aide financière au développement économique.
"Il nous faut reconnaître que nos pays ne peuvent pas le faire seuls", a-t-il dit lors d'une conférence consacrée aux mineurs qui émigrent seuls vers les Etats-Unis. "Nous avons besoin de l'aide des Etats-Unis, du Mexique, car le problème concerne tout le monde."
La ministre des Affaires étrangères du Honduras, Mireya Aguero, a déclaré lors de cette conférence que les mesures mises en oeuvre par les Etats-Unis pour renforcer la sécurité à leurs frontières étaient inefficaces et que l'aide américaine devait être mieux employée en Amérique centrale.
"Il est beaucoup utile pour les Etats-Unis de lancer un mini-plan Marshall, comme ils l'ont fait après la Seconde Guerre mondiale, pour créer des opportunités et s'attaquer réellement aux racines du problème des pays Amérique centrale, qui alimente les migrations", a-t-elle dit.
"VOLONTE POLITIQUE"
Simon Henshaw, secrétaire d'Etat adjoint américain en charge des dossiers d'immigration, a estimé pour sa part que la situation économique de l'Amérique centrale devait être traitée avec l'aide des banques de développement internationales et régionales.
"Il est clair, cependant, que cela requiert la meilleure volonté de toutes les parties prenantes", a-t-il ajouté. "Cela implique une meilleure volonté politique de la part de tous les pays."
Le Honduras est le pays du monde qui affiche le taux de crimes violents le plus élevé au monde.
La violence liée au trafic de drogue a fortement augmenté ces dernières années, les cartels mexicains étendant leurs activités au Honduras, dans le but, notamment, de disposer de nouveaux moyens d'acheminement de la cocaïne vers les Etats-Unis.
Des milliers d'immigrants venus d'Amérique centrale, parmi lesquels de nombreux mineurs non-accompagnés, ont afflué ces derniers mois aux Etats-Unis via le Mexique et les clandestins interpellés sur le sol américain s'entassent dans des centres de rétention surpeuplés.
Le président Barack Obama a demandé au Congrès de débloquer 3,7 milliards de dollars (2,7 milliards d'euros) pour améliorer la sécurité aux frontières, augmenter les capacités des centres de rétention et renforcer les tribunaux chargés de statuer sur le sort des clandestins et demandeurs d'asile et accélérer les expulsions.
17 juil. 2014, (Gustavo Palencia, Marc Angrand pour le service français)
Source : Reuters