Le Qatar, pays hôte de la Coupe du monde de football en 2022, a annoncé dimanche des mesures en faveur des travailleurs étrangers après avoir essuyé des critiques sur leurs conditions de vie et de travail.
Les entreprises qui les emploient seront désormais tenues d'ouvrir des comptes bancaires à leur nom, de les payer par virement électronique et d'interdire le travail à la mi-journée dans la chaleur de l'été, a fait savoir le ministre du Travail et des Affaires sociales, Abdullah Saleh Moubarak al Khoulaifi.
Le système de parrainage ("kalafa") des travailleurs migrants n'est en revanche pas aboli pour le moment.
"Nous savons qu'il reste beaucoup à faire, mais nous faisons assurément des progrès", a déclaré le ministre dans un communiqué.
En septembre dernier, le journal britannique The Guardian avait rapporté que des dizaines d'ouvriers du bâtiment népalais avaient péri et que les migrants manquaient d'eau et de nourriture. Ces informations avaient été démenties par les autorités qataries et népalaises.
Le Qatar compte la plus forte proportion de travailleurs migrants dans le monde, rapportés à sa population. La population de l'émirat a augmenté de 9% au premier trimestre avec l'embauche de milliers de travailleurs immigrés sur les chantiers de la Coupe du monde.
Parmi les autres mesures annoncées, les entreprises devront verser les salaires dans un délai de sept jours sous peine de sanction, celle-ci n'étant pas précisée. Le travail en extérieur sera interdit entre 11h30 et 15h00 de juin à août et le gouvernement s'est engagé à construire des hébergements pour loger jusqu'à 150.000 travailleurs.
Le communiqué ne précise pas quand ces mesures prendront effet.
En mai, le Qatar avait proposé des réformes pour mettre un terme au système de parrainage, qui impose aux migrants d'obtenir la permission de leur employeur pour changer de travail.
"Les réformes annoncées en mai remplaceront le système de kafala par un contrat moderne entre employé et employeur", a déclaré Abdullah Saleh Moubarak al Khoulaifi sans fournir de date.
Le Qatar cherche aussi à agir en amont en encourageant les pays concernés à réglementer les intermédiaires, a-t-il ajouté en se félicitant de la décision de l'ambassade du Népal d'interdire 55 agences de recrutement qui exploitaient les migrants d'Erythrée, de Somalie et de Syrie mais aussi d'Asie et d'Afrique sub-saharienne.
21 juil. 2014, Amena Bakr, Véronique Tison pour le service français
Source : Reuters