La communauté musulmane de Mexico City tente, en fonction des moyens à leur disposition en tant que minorité dans ce pays d'Amérique du nord, de consolider la culture de solidarité, d'entraide et de partage, en organisant quotidiennement un Iftar dans l'enceinte de la mosquée du quartier Polanco, avant d'y accomplir leurs devoirs religieux: la prière d'Al Icha et des "Tarawih".

Comme à l'accoutumée, cet Iftar collectif est organisé en coordination avec l'une des ambassades des pays musulmans (les Emirats arabes unis cette année) et plusieurs bienfaiteurs. Quant aux responsables de la mosquée, ils ne ménagent aucun effort pour que cet Iftar organisé en faveur d'une quarantaine de fidèles par jour, soit un moment fédérateur pour les jeûneurs qui se réunissent, en ce mois de clémence et de miséricorde, autour de tables bien garnies pour perpétuer dans leurs sociétés d'accueil toutes les valeurs de solidarité et d'entraide et préserver leur identité musulmane, dans le cadre d'une ambiance très familiale qui leur rappelle des moments de spiritualité gravés à jamais dans leurs mémoires le temps qu'ils résidaient encore dans leurs pays d'origine.

La communauté musulmane à Mexico City, qui vit dans une métropole de plus de 21 millions d'habitants, représente une minorité, dont les membres sont issus majoritairement du Pakistan, outre des Mexicains convertis à l'Islam, des Marocains, des Syriens, des Egyptiens et d'autres nationalités.

En effet, le mois sacré de Ramadan représente pour les membres de cette petite communauté l'occasion de se rassembler dans une ambiance de piété et de recueillement, et une opportunité pour raffermir les liens de fraternité et faire revivre les traditions communes qui caractérisent ce mois de bienfaits et de bonnes oeuvres.

Pour les membres de la communauté marocaine établie à Mexico, ils font en sorte que le menu de l'Iftar soit enrichi de plats et "chhiouates" marocaines qui embellissent chaque table de rupture de jeûne dans la Mère Patrie, comme "Chabakia", "Baghrir" et "Sfouf", sans oublier la fameuse "Harira". Ils veillent aussi à se vêtir de la Jellaba en se rendant à la mosquée.

Sur un ton nostalgique, Anas, un Marocain établi à Mexico City, a déclaré se souvenir du Ramadan de l'année dernière, passé avec les membres de sa famille et ses amis, indiquant que, contrairement à l'ambiance originale marquant ce mois dans le Royaume, il ne sent aucune différence dans la capitale mexicaine entre les journées ramadanesques et celles des autres mois de l'année.

Dans une déclaration à la MAP, il a souligné que "chaque mois de jeûne, on tente tant bien que mal de venir à bout du dépaysement et du mal du pays lorsqu'on se rappelle, non sans amertume, de l'ambiance qu'offre la chaleur familiale.

L'Iftar collectif ne se limite donc pas pour la communauté musulmane à un simple repas de rupture de jeûne, mais il est plutôt une occasion de dialogue et de communication entre les membres de la diaspora qui veillent à raffermir les liens de solidarité et de fraternité en ce mois béni, tout en veillant à préserver leurs traditions issues de leurs pays d'origine.

22 juil. 2014. Taib Gouzrar

Source : MAP