jeudi 4 juillet 2024 18:18

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Lybie : Une immigration « mixte » donnant naissance à une situation de crise inédite

La guerre civile puis la guerre dans la Lybie de Mouammar Kadhafi ont donné naissance à une immigration « mixte ». La Lybie était l’une des principales terre d’immigration pour les populations issues d’Afrique sub-saharienne. La révolution a poussé ces populations ainsi que les Lybiens eux-mêmes à s’exiler dans les Etats arabes voisins.

L’immigration des migrants de Lybie vers d’autres pays arabes

La crise lybienne débute le 15 février 2011 lorsque des manifestations pacifiques éclatent dans la Lybie de Mouammar Kadhafi pour réclamer plus de libertés politiques et pour protester contre le marasme économique. La révolution lybienne trouve ses origine dans les mêmes revendications qui ont conduit à des révolutions pacifiques en Tunisie et en Egypte.

Mais à la différence des ces deux Etats du Maghreb, l’entêtement du guide Moammar Kadhafi à conserver le pouvoir face aux protestations et sa tendance à utiliser l’arme de la repression contre les manifestants ont transformé les manifestations en Lybie en guerre civile. L’alliance emmenée par la France a fini par parachever l’oeuvre des rebelles et leur a permis de destituer le guide lynché en pleine rue.

La guerre a poussé des milliers de migrants lybiens vers la Tunisie et l’Egypte. Ce sont d’abord les immigrés tunisiens et egyptiens installés leurs pays d’origine. Mais la méfiance des rebelles vis à vis des migrants d’Afrique Sub-Saharienne installés dans le pays a poussé ces migrants « issu d’un pays tiers » à quitter la Lybie pour la Tunisie et l’Egypte.

La majorité des migrants en Tunisie et en Egypte sont des « ressortissants de pays tiers ». On compte pas moins de 120 nationalités différentes dans la population forcée de quitter la Lybie pour l’Egypte ou la Tunisie. Ne répondant à aucun critère de la Convention de Genève de 1951, ces migrants vivent tous dans la plus grande précarité. Ne dépendant d’aucun statut officiel, ils ont des difficultés incomensurables pour s’intégrer à un marché du travail qui jusque là les rejette.

La condition des «ressortissant des pays tiers » en Egypte et en Tunisie est tout à fait symptomatique de l’absence de normes régulant les flux migratoires en Afrique du Nord. Les Etats du Maghreb étaient loin d’être prêts pour une révolution ils le sont encore moins pour un afflux de réfugiés en masse.

Les mouvements des réfugiés Lybiens

Plus de 150 000 lybiens ont également traversé la frontière tunisienne. Mais il existait des accords bilatéraux entre la Tunisie, l’Egypte et la Lybie permettant aux réfugiés Lybiens de s’intégrer avec plus de facilité à la population notamment en ce qui concerne l’accès à la santé et à l’éducation.

Cependant, le cout de l’immigration reste très élévé pour les pays d’accueil. Il ne faut pas oublier que la jeune République tunisienne connaît une période d’instabilité politique, de crise économique doublé d’une crise migratoire. Cette situation révèle des rapports jusque là inédit dans le monde arabe.

L’aide internationale commence à cependant à irriguer les caisses de l’Etat tunisien. Plusieurs organismes dont le HCR ont décidé de prendre en charge les réfugiés lybiens. Des camps de réfugiés ont été ouverts en Tunisie et en Egypte.

29/7/2014, Mazdak Vafaei-Shalmani

Source : mena-post

 

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