Le Maroc fortement engagé en faveur de la protection des droits syndicaux des immigrés.
Après une série de rencontres préparatoires tenues depuis 2009, plusieurs syndicats issus des régions de la Méditerranée et de l'Afrique subsahariennes s'apprêtaient jeudi dernier à lancer un Réseau syndical sur les migrations méditerranéennes et subsahariennes. Réunis à Casablanca du 6 au 8 août, à l'initiative de l'Union marocaine du travail (UMT), les représentants des syndicats participants devaient adopter hier la déclaration de Casablanca, un document qui marque la naissance officielle de ce réseau. Se basant notamment sur les recommandations des réunions préparatoires tenues en Tunisie, au Sénégal et en Italie, les syndicats ayant pris part aux travaux de la rencontre de Casablanca, dont l'UMT (Maroc), l'UGTT (Tunisie), la CGIL (Italie) et la CNTS (Sénégal), ont lancé un appel aux différentes organisations syndicales engagées dans la promotion de droit des migrants, les incitant à se doter de structures dédiées exclusivement à la gestion de la question migratoire.
Selon le secrétaire général de l'UMT, Miloudi Moukharik, le Maroc, en tant que terre de migration et terre des droits, est honoré d'accueillir cette rencontre qui donnera naissance à un réseau qui s'intéressera aux droits des travailleurs migrants. Selon M. Moukharik, ce réseau jouera un rôle de premier plan en participant à l'élaboration des politiques gouvernementales en matière d'immigration et en insistant sur l'importance de la prise en considération des droits économiques, politiques et sociaux des migrants.
Car, il faut le préciser, le nouveau réseau se chargera notamment de la défense des droits et des acquis des immigrés actifs sur les deux rives de la Méditerranée, toujours selon M. Moukharik. Intervenant lors de cette rencontre, le représentant du Bureau international du travail (BIT), Mohammed Trabelsi, a souligné pour sa part l'importance de la création d'un tel réseau rappelant l'existence de plus 232 millions de migrants dans le monde. Les statistiques parlent de plus de 15% d'immigrants en situation irrégulière et dont les droits sont souvent bafoués, précise M. Trabelsi. Et d'insister sur le soutien du Bureau international du travail à l'initiative prise par les syndicats en faveur des droits des immigrés. De son côté, Abdelkrim Belguendouz, professeur à l'Université Mohammed V et spécialiste des phénomènes migratoires, a affirmé en marge de cette rencontre que les politiques migratoires avaient besoin d'un accompagnement de la part des syndicats et de la société civile. Selon cet universitaire, cet accompagnement ne peut se faire qu'à travers une approche participative au cours de l'élaboration de ces politiques. Les syndicats devront prendre part au processus d'élaboration de ces politiques dès son lancement afin d'assurer un meilleur résultat.
8 août 2014, Ayoub Lahrache
Source : LE MATIN