dimanche 24 novembre 2024 14:25

Immigration, le parti socialiste précise sa ligne

Comment faire face aux arrivées massives de migrants clandestins en Europe ? Comment mieux intégrer les migrants qui ont vocation à s’installer durablement en France, alors qu’un projet de loi sur l’immigration sera examiné en janvier prochain, avec en ligne de mire une réforme de l’accueil des étrangers ?

Les socialistes, qui ne s’étaient pas encore exprimés sur ces questions d’actualité, ont souhaité clarifier leurs positions, jeudi 18 septembre, en présence de Sandrine Mazetier, secrétaire nationale à l’immigration au PS.

Un nécessaire renfort des moyens du HCR

Alors que la liste des morts en Méditerranée s’allonge, la députée de Paris exhorte l’Italie d’arrêter ses opérations « Mare Nostrum » de sauvetage en mer, qui ne font qu’augmenter le nombre de candidats à la traversée, et font le jeu des passeurs. Elle rejoint ainsi les conclusions du gouvernement.

Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve plaide en faveur d’un renfort de Frontex, agence européenne qui contrôle les flux en mer. Pour Sandrine Mazetier, il convient d’agir encore plus en amont. « Il faudrait mieux organiser les secours sur zone, dans ou à proximité des pays d’origine qui connaissent la barbarie. Cela impliquerait une augmentation sensible des financements du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), qui n’a guère plus de 10 grands pays donateurs ».

La politique britannique mise en cause

Concernant la situation des 1 300 migrants de Calais, le parti socialiste met directement en cause la politique libérale du premier ministre David Cameron. « Son appétence pour la dérégulation du marché du travail favorise l’exploitation de masse et crée inévitablement un appel d’air au péril de la vie des candidats à l’exil », estime Sandrine Mazetier.

La députée estime par ailleurs que la Grande-Bretagne ne fait rien pour aider la France à démanteler les réseaux de passeurs. « Les autorités françaises ont le plus grand mal à obtenir l’autorisation de les mettre sur écoute lorsqu’ils sont basés en Angleterre », souligne-t-elle en demandant un renfort de la coopération judiciaire.

Pour le droit de vote des étrangers

Un sujet de taille sépare la ligne du PS de celle de Manuel Valls : l’accès à la citoyenneté. Pour le premier ministre, le seul moyen est de devenir Français. « Le caractère inclusif de notre société ne peut passer uniquement par la naturalisation », argumente Sandrine Mazetier, qui est favorable au droit de vote des étrangers aux élections locales. Cette mesure, promise par François Hollande, n’a toutefois que peu de chances d’être adoptée.

Le PS, toutefois, maintient sa position. « Les opposants au droit de vote des étrangers affirment que cette mesure accentuera le communautarisme. En réalité, c’est l’inverse : en l’absence de vote des étrangers, les maires s’appuient sur des intermédiaires qui n’ont aucune légitimité électorale. C’est cela qui fait le jeu du communautarisme », souligne Sandrine Mazetier.

18/9/14, JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS

Source : La Croix

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