L'Allemagne, principale destination européenne des demandeurs d'asile, va durcir sa politique d'accueil à l'encontre des immigrés des Balkans, la chambre haute du parlement, le Bundesrat, ayant donné vendredi son feu vert.
L'Allemagne va faciliter le renvoi des demandeurs d'asile en provenance de Serbie, Macédoine et Bosnie-Herzégovine, considérant que ces trois pays sont "sûrs" et qu'il n'y a pas de persécutions, tortures, violences arbitraires, traitements inhumains et humiliants.
Mais plusieurs associations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé cette décision, expliquant que la plupart des demandeurs en provenance de ces trois pays sont des Roms qui subissent des discriminations dans leur pays.
Le projet de loi avait déjà reçu avant la pause d'été le feu vert du Bundestag, chambre basse du parlement allemand, mais il manquait l'aval du Bundesrat, qui représente les Etats régionaux (Länder).
Quelque 200 personnes ont protesté vendredi devant le Bundesrat contre cette mesure.
La chancelière Angela Merkel avait justifié le projet de loi de son gouvernement par la nécessité de mieux venir en aide à ceux qui ont vraiment besoin d'aide, notamment les Syriens, qui demandent l'asile à l'Allemagne après avoir fui le conflit qui ravage leur pays.
Les écologistes et la gauche radicale --dans l'opposition au niveau fédéral mais membres de plusieurs coalitions au niveau régional-- avaient émis de nombreuses réserves quant au projet de loi.
Particulièrement controversée, la décision de considérer comme sûrs la Serbie, la Macédoine et la Bosnie-Herzégovine.
Mais finalement, le gouvernement de coalition écologiste/social-démocrate de l'Etat régional du Bade-Wurtemberg (sud-ouest) a donné son aval au projet de loi, après avoir reçu l'assurance de la part du gouvernement allemand d'un assouplissement des mesures dans d'autres domaines (comme l'assignation à résidence).
Depuis la fin 2010, les demandes d'asile grimpent en flèche en Allemagne. Première économie en Europe, elle affiche depuis deux ans le plus grand nombre de demandeurs de l'UE, devant la France.
En 2013, le bond a atteint 64% à 127.023 demandes, soit 29% des demandes enregistrées dans l'UE (435.000). Cette année, à la faveur des conflits en Syrie, en Irak et à Gaza notamment, elles devraient dépasser les 200.000.
19 sept. 2014
Source : AFP