Le Festival italo-marocain, organisé sous le Haut patronage de SM le Roi dans trois grandes villes du nord de l'Italie, a offert, cinq jours durant, un moment de réflexion aux acteurs des deux pays, dans divers secteurs, pour explorer les meilleures voies à même d'impulser la coopération bilatérale. Il a été surtout une précieuse opportunité pour la communauté marocaine établie dans la péninsule et surtout dans la région de la Vénétie pour réunir ses rangs et exprimer ses préoccupations.
Le déplacement du ministre du Commerce extérieur, Mohammed Abbou, dans cette région, l'une des plus riches d'Italie, a été fort apprécié par les Hommes d'affaires italiens en quête d'amples détails sur les opportunités qu'offre le Maroc en matière d'investissement.
La rencontre qu'il avait tenue en milieu de semaine écoulée, à Vérone, dans le cadre du Festival, avec des entrepreneurs italiens de différents horizons a suscité des échos favorables aussi bien du côté marocain qu'italien compte tenu du haut niveau et du nombre des participants.
"Cette stratégie de présenter le Maroc et ses atouts finira à coup sûr par donner ses fruit'', a confié un représentant d'une société italienne qui opère depuis des années au Maroc, faisant observer que la présence à ladite rencontre du ministre, de l'ambassadeur du royaume à Rome, Hassan Abouyoub, et des représentants de la société civile Marocaine relève d'une "stratégie de communication qui doit être appréciée à sa juste valeur''.
Dans son intervention en guise d'introduction à la conférence animée par M. Abbou, le députe Andrea Causin, a, tout en incitant les Hommes d'affaires à investir au Maroc et d'aller sur place pour découvrir "le nouveau visage du Maroc et les potentialités économiques dont il recèle'', fait observer qu'au moment où plusieurs pays de la rive sud de la Méditerranée et au Moyen-Orient sont confrontés à de "grands défis sécuritaires", le royaume "persévère sur la voie du développement favorisée par une stabilité politique et économique exceptionnelle dans le monde arabe''.
Selon les organisateurs de cette initiative, les débats ayant suivi l'intervention de M. Abbou constituent un témoignage sur l'intérêt que portent les Hommes d'affaires italiens en provenance aussi bien de la région de la Vénétie que d'autres régions avoisinantes notamment la Lombardie.
Par ailleurs, bien que le Festival ait accordé un intérêt particulier au volet culturel à travers l'organisation notamment de deux soirées musicales animées par des artistes marocains, venus directement du Maroc, dont Saida Charaf, Kamal Kadimi (Hdidane), la troupe Abidat Rma et des groupes de chant et de danse italiens, "la rencontre de communication'' animée, dimanche au siège de la province de Trévise, par M. Anis Birou, ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration et M. Abouyoub, a largement monopolisé l'intérêt des membres de la communauté marocaine dont certains sont venus de régions lointaines de la péninsule.
M. Birou a, tout d'abord, rendu hommage à l'action et au dynamise de la société civile marocaine qui ne ménage aucun effort pour faire connaître le patrimoine culturel du Royaume, sa civilisation millénaire et ses potentialités économiques et sociales.
Le ministre, qui rappelait les liens solides des Marocains Résidents à l'Etranger avec leur pays, a en particulier plaidé pour la mise à profit des expériences cumulées en matière d'immigration pour pouvoir passer à une phase plus avancée visant à asseoir un partenariat solide et construire les bases d'une nouvelle forme de collaboration entre cette communauté et les départements concernés par la question migratoire.
Bien que la rencontre portait initialement sur le thème "Le rôle des capacités marocaines dans la consolidation des relations entre le Maroc et l'Italie'', le ministre s'est dit disposé à élargir son intervention aux principales questions préoccupant les membres de cette communauté notamment celles relatives à l'enseignement de la langue arabe, la chose religieuse, la retraite et l'investissement au Maroc
Après avoir mis l'accent sur les efforts déployés au niveau gouvernemental pour résoudre nombre de difficultés auxquelles sont confrontés les Marocains établis en Italie, M. Birou a estime que le tissu associatif marocain en Italie est appelé à mieux se structurer pour relever les défis que pose à la fois la question de l'intégration dans le pays d'accueil et le désir de maintenir des liens solides avec le pays d'origine.
Ceci, a-t-il poursuivi, passe par un effort des ONGs, qui opèrent dans différents domaines en Italie, de démocratiser leurs organes, ce qui est de nature à renforcer la crédibilité de leur action et asseoir les bases de gouvernance dans leur gestion.
"Nous aspirons à bâtir des relations de confiance avec ces associations afin de servir dans les meilleures conditions les Marocains résidant dans ce pays'', a-t-il dit, plaidant pour l'ouverture d'un dialogue permanent avec les autorités italiennes et la société civile locale.
Abondant dans le même sens, M. Abouyoub a souligné la nécessité d'opter pour une nouvelle forme de dialogue entre les acteurs concernés par la question migratoire qui prenne en compte les changements intervenus aussi bien au niveau national qu'international.
"Les associations sont appelées à concentrer leur discours sur les véritables problèmes qui intéressent de près les ressortissants marocains établis en Italie et éviter de sombrer dans les détails de questions qui n'intéressent que des individus ou une minorité qui ne dépasse dans la majorité des cas que 1 pc de cette communauté'', a-t-il dit, expliquant que la solution de certaines questions en rapport avec la migration marocaine ne dépend pas de la partie marocaine, mais relève de la souveraineté du pays d'accueil, en l'occurrence l'Italie.
A l'instar de M. Birou, l'ambassadeur a appelé à plus de transparence dans la gestion des associations et à soutenir les ONGs, moralement et financièrement, qui font preuve de bonne gouvernance et de dynamise de sorte à contribuer à l'épanouissement des membres de cette communauté "respectée pour son action et son apport au développement aussi bien de son pays d'origine que celui d'accueil''.
"Nous saluons le travail et le sérieux des associations marocaines locales qui ont fait preuve d'un dynamisme exceptionnel représentant dignement et honorant leur pays", a-t-il ajouté, incitant les membres de la communauté marocaine à se consacrer davantage à l'action politique et syndicale afin de défendre mieux leurs intérêts à l'avenir.
Faisant allusion à la dynamique dans laquelle doit s'inscrire l'action des associations marocaines établies en Italie, M. Abouyoub a indiqué qu'une concertation entre Etat et société civile ne peut qu'être profitable aux deux parties et partant à tout le pays, estimant que la mise en application des dispositions constitutionnelles concernant la communauté Marocaine à l'étranger ne peut que favoriser une telle démarche.
Par ailleurs, dans une allocution en prélude à cette rencontre, le vice-président de l'Association Ribat Al Fath, M. Mustapha Jouahri, a mis en relief l'importance de cette manifestation dans le rapprochement culturel entre l'Italie et le Maroc.
Après avoir souligné l'intérêt qu'accorde l'Association Ribat Al Fath, en la personne de son président, M. Karim Bennani, à ce Festival, M. Jouahri s'est réjoui de l'élan de solidarité et de l'enthousiasme dont avaient fait preuve les Marocains, jeunes et moins jeunes, venus de villes et de localités lointaines, dans le seul objectif d'exprimer leur appartenance culturelle et leur attachement à leurs origines.
Cette manifestation, désormais annuelle, ne peut que contribuer à faire connaître aux Italiens la vraie image du Maroc nouveau, son degré de développement économique et sa richesse culturelle, a-t-il dit, se déclarant "heureux" de voir une nouvelle classe d'immigrants, instruits et intégrés dans le tissu social italien, mobilisée pour diffuser la culture et les traditions ancestrales de leur pays.
Cette rencontre de communication, à laquelle ont pris part, notamment le président de l'association du Festival italo-marocain, Abdellah Khazraji, le Consul général du Royaume à Vérone, Ahmed Lakhder, des Hommes politiques italiens et des représentants des autorités locales, a été suivie d'un débat au cours duquel les membres de la communauté marocaine établis dans différentes régions d'Italie ont insisté sur différentes questions les concernant.
22 sept. 2014
Source : MAP