jeudi 4 juillet 2024 16:17

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Une deuxième mosquée ouvre ses portes à Gien

Les responsables ont invité les autres associations de la ville afin de promouvoir la cohésion sociale et de lutter contre les préjugés à l’encontre des musulmans.

La Communauté musulmane du Loiret avait mis les petits plats dans les grands samedis. Pour l'inauguration de sa mosquée, l'association semblait avoir tout préparé dans les moindres détails. Auvent pour abriter les invités lors des discours, une dizaine de guides econnaissables à leur badge sur la poitrine, un petit journal édité spécialement à l'occasion et destiné aux visiteurs, les fidèles ont tout fait pour mettre à l'aise leurs invités.

Cette inauguration était surtout l'occasion de faire connaissance avec la mosquée, la deuxième de la ville après celle de la communauté turque. L'association a envoyé plus de 300 invitations. Tous les présidents d'associations de Gien ont été conviés avec leurs membres, de même que les représentants de l'État, des collectivités territoriales et des autres communautés religieuses. Au total, une cinquantaine de personnes était présente.

« L'islam souffre d'un traitement médiatique douloureux », écrit le président de l'association Farid Amachiak dans le petit journal distribué samedi. « Afin de faire tomber les préjugés et idées reçues nous sommes heureux et fiers de vous accueillir dans ce lieu socio-culturel et cultuel pour vous faire découvrir les coulisses de cet édifice majestueux », souligne-t-il.

Patrimoine giennois

L'objectif des fidèles était à la fois de démystifier leur religion et de réaffirmer leur place au sein de la société Giennoise. « Que ce lieu de culte, soit un lieu de sagesse, qu'il aide à combattre ce qu'il y a de pire : l'intolérance, la haine », a déclaré le consul du Maroc à Orléans, en évoquant les fondamentalistes « dont le discours n'a rien à voir avec l'Islam ». L'inauguration a eu lieu dans le cadre les journées du patrimoine afin de revendiquer la place de cette mosquée au sein du patrimoine Giennois. « Tous les ans, nous mettrons en place des portes ouvertes au moment des journées du patrimoine », a assuré Farid Amachiak.

La mosquée accueillait deux expositions prêtées par l'Institut du monde arabe, à Paris : une sur l'Islam en général et une autre sur l'Orient merveilleux. Les invités ont pu visiter l'édifice en compagnie de Lahbib Laghmiri qui a expliqué les fonctions de chaque salle. À l'étage se trouve la salle de prière des femmes, orientée vers La Mecque, à l'est, comme celle du rez-de-chaussée réservée aux hommes. Également à l'étage, le bâtiment compte une salle pour les ablutions (qui précèdent la prière), et plusieurs salles de classe. L'association y enseigne le Coran et l'arabe littéraire. Une salle accueille également des cours de soutien scolaire pratiqués par l'association laïque Horizons. Tout au long du parcours, les visiteurs ont reçu de nombreuses explications sur les préceptes de la religion musulmane et leur signification.

Dix ans de construction

Cette journée revêtait une importance particulière pour la communauté musulmane en raison du temps qu'a pris la construction de ce lieu de culte. Farid Amachiak en a rappelé brièvement les étapes. L'association est née en 1984. Elle porte le nom de Communauté musulmane du Loiret car à l'époque, il n'existait qu'une seule mosquée dans le département. Mais très vite, celle-ci se révèle trop petite. Elle faisait 72 m ², sur deux étages, trop peu pour les centaines de fidèles qui la fréquentaient. L'idée de construire une autre mosquée s'impose peu à peu.

À partir du cadastre, un terrain de 2.500 m ² est repéré rue Jean-Moulin. L'association et le propriétaire se mettent d'accord sur un prix en 2000. Un premier projet architectural est présenté aux fidèles qui le rejettent car il ne correspond pas à leurs attentes. Un deuxième projet est lui adopté.

Du côté de la municipalité, le maire de l'époque, Jean-Pierre Hurtiger, accorde un soutien mitigé, mais le Dr Pierre Charles apporte un soutien important.

Le chantier dure dix ans, évoluant au gré de la quantité de dons récoltés. Les travaux ne sont financés par aucune entité étrangère. À part la toiture, les fondations et le parking, les membres de l'association réalisent tous les travaux dont le total atteint un million d'euros. Ils sont achevés au cours de l'année 2010.

22/9/2014, Thibault Chaffotte

Source : larep.fr

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