La Suisse envisage de rétablir "jusqu'à deux ans" les contrôles aux frontières de l'espace Schengen pour faire face à "des circonstances exceptionnelles", selon une décision adoptée par la Chambre des députés.
Les autorités helvétiques n'ont eu plus recours aux contrôles systématiques des personnes à la frontière depuis l'adhésion du pays à l'accord dit Schengen en juin 2010.
Les députés suisses ont majoritairement soutenu ce projet de révision, présenté début septembre à la Chambre basse du parlement. "La plupart d'entre eux ont rappelé que chaque Etat reste relativement autonome pour décider de réintroduire des contrôles à ses frontières", rapporte l'agence ATS.
Dans ce contexte, la ministre de la Justice et de la police, Simonetta Sommaruga, a expliqué qu'"il fallait effectivement trouver des solutions quand les mesures prises pour les frontières extérieures ne sont plus suffisantes".
"Le renforcement des contrôles réciproques permet au contraire de renforcer la confiance entre Etats et apporte plus de sécurité, plus d'autonomie et plus de surveillance", a-t-elle estimé.
L'accord Schengen a été déjà modifié en octobre 2013 par les 28 Etats membres de l'Union européenne (UE) dans la foulée de la forte vague des immigrés née des évènements survenus en 2011 dans certains pays arabes.
Jusque-là, chaque Etat de l'espace Schengen pouvait rétablir temporairement les contrôles pour une durée de 30 jours, avec une prolongation maximale une seule fois.
Mais la révision de l'accord l'an dernier a ouvert la voie aux Etats pour maintenir le contrôle aux frontières intérieures pendant six mois, une période qui pourrait être prolongée à deux ans dans des circonstances exceptionnelles.
Le débat sur l'immigration en Suisse a été propulsé ces derniers mois au-devant de la scène politique face au déferlement incessant des demandeurs d'emploi en provenance surtout des pays voisins de l'UE.
Le 9 février dernier, une légère majorité de Suisses ont ainsi approuvé une "initiative populaire" de la droite populiste visant à mettre un coup de frein à "l'immigration de masse".
24 sept. 2014
Source : MAP