L'artiste-peintre marocain Fouad Bellamine expose, depuis jeudi et jusqu'au 1er novembre à la Galerie Frédéric Moisan à Paris, une série d'œuvres récentes imprégnées de lumière et mariant peinture et photographie dans un style épuré et contemplateur.
L'exposition compte des toiles et des diptyques, notamment des photographies d'ateliers prises à différentes séquences du jour, et qui s'inscrivent en harmonie avec les œuvres picturales, avec le même intérêt porté par l'artiste à la lumière, la matière et l'espace.
Dans une déclaration à la MAP lors du vernissage de cette exposition, Fouad Bellamine a indiqué que les œuvres présentées ont été réalisées en grande partie cette année, à l'exception d'une série de tableaux datant de 1991 et intégrées à l'exposition pour rappeler des éléments essentiels de l'expérience de l'artiste, en particulier la forme de dôme qui deviendra omniprésente dans son œuvre.
La quête de la lumière est une constante chez moi, beaucoup plus que de la couleur , a-t-il confié, relevant que son œuvre est un dialogue avec la lumière, la transparence, la visibilité et l'invisibilité, la présence et l'absence .
Ces travaux sont aussi traversés par des références à la vie personnelle de l'artiste, son lieu de naissance, la ville de Fès, et ses rencontres, notamment durant son séjour au milieu des ateliers artistiques du quartier de Montparnasse à Paris.
Dans une introduction à l'exposition, Fouad Bellamine explique que son "dessein est de faire disparaître l'iconographie photographique comme si elle n'était plus nécessaire à l'identification des sujets ou à les nommer".
Selon lui, cette dialectique "surmonte un va-et-vient entre le visible et l'invisible" et "participe à la tentative de résoudre le paradoxe qui accompagne cette démarche".
Artiste emblématique de l'art contemporain au Maroc, Fouad Bellamine est né en 1950 à Fès. Il a quitté, au terme de ses études secondaires, sa ville natale en 1967 pour l'Ecole des Arts appliqués de Casablanca.
Il expose pour la première fois en 1972 à la galerie "la Découverte" à Rabat. La même année, il intègre l'enseignement en qualité de professeur d'Arts plastiques avant de poursuivre sa formation pour un diplôme d'études appliquées en Histoire et théorie de l'art à l'Université de la Sorbonne Paris VIII.
Pendant les années soixante-dix, l'artiste-peintre accorde un vif intérêt au débat sur la problématique identitaire au Maroc et ses répercussions sur l'art et la culture.
Sa passion pour la peinture et l'histoire de l'art se double d'une curiosité qui l'implique dans la recherche aussi bien du point de vue théorique que pratique.
3 oct. 2014
Source : MAP