mardi 5 novembre 2024 07:25

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L’Italie devra certainement poursuivre l’opération « Mare Nostrum »

En un an l’opération « Mare Nostrum », lancée après le naufrage du 3 octobre 2013, a permis de sauver 144 000 vies selon le gouvernement italien.

Plus jamais ça. Les corps alignés par centaines dans le port de Lampedusa, le 3 octobre 2013, après le naufrage survenu non loin de l’île italienne, avaient bouleversé l’Italie et l’Europe.

Sous le choc, Rome avait mis en place, deux semaines plus tard, l’opération militaro-humanitaire de contrôle et de sauvetage en mer « Mare Nostrum ». En un an, ce dispositif a permis de sauver 144 000 personnes et d’arrêter quelque 500 trafiquants, selon le bilan communiqué par la marine italienne.

 « Bien sûr, certaines personnes contestent l’argent dépensé, mais les Italiens dans leur majorité adhèrent à l’opération Mare Nostrum. La perception de l’immigration a beaucoup changé en Italie depuis la tragédie du 3 octobre », affirme Lia Quartapelle.

Cette députée du Parti démocrate fait partie de la centaine de parlementaires qui soutiennent l’initiative d’un collectif d’ONG d’instituer le 3 octobre une journée en mémoire des victimes de l’immigration. Un projet de loi, soutenu par le Parti démocrate au pouvoir, doit être discuté à la chambre des députés d’ici à la fin octobre avant de poursuivre son circuit législatif au Sénat.

Créer un registre des disparus

Lia Quartapelle défend aussi le projet de création d’un registre des disparus, permettant à toute personne débarquant sur le sol italien ou aux familles à l’étranger de signaler la disparition d’un des leurs et d’alimenter le registre en données (photos, ADN, etc.). « Le gouvernement réfléchit à la question », précise-t-elle.

« Les autorités italiennes sont fières de sauver des vies », abonde Paolo Cuttitta, sociologue spécialiste de politiques migratoires à l’université d’Amsterdam. En août, le gouvernement a annoncé des mesures visant à accélérer l’examen des demandes d’asile et à augmenter le nombre de places dans les centres de rétention.

Pour le chercheur, il est clair que « l’opération Mare Nostrum va se poursuivre » au-delà de l’automne. L’Italie appelle pourtant régulièrement l’Union européenne à l’aide pour la prise en charge des opérations de sauvetage et le ministre de l’intérieur, Angelino Alfano, a même annoncé, en juin, la fin de « Mare Nostrum » pour cet automne.

Un budget en diminution

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, plus de 165 000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis le début de l’année, et plus de 3 000 personnes ont péri en mer d’après l’organisation internationale des migrations.

Or le futur dispositif dit « Frontex » ou « Triton » (qui sera géré par l’Agence européenne pour la gestion des frontières Frontex à compter de novembre prochain) disposera d’un budget d’environ 2,5 millions d’euros par mois. Soit une enveloppe bien inférieure aux 9,5 millions d’euros mensuels de « Mare Nostrum », auxquels s’ajoutent les 1,5 million d’euros mensuels du précédent dispositif italien de surveillance « Constant vigilance » toujours opérationnel (1).

De plus « Frontex n’opérera pas dans les eaux internationales car l’idée prévaut au sein de l’agence que les opérations telle Mare Nostrum sont de nature à attirer les migrants (puisqu’il s’agit notamment d’aller en mer sauver les embarcations en perdition, NDLR) », estime Paolo Cuttitta. Lia Quartapelle en est également convaincue : « Frontex + apportera certes une aide, mais il faudra que Mare Nostrum se poursuive. Son budget risque toutefois d’être diminué. »

5/10/14 , MARIE VERDIER

Source : La Croix

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