Les migrants africains qui rentrent dans leur pays le font rarement à cause de problèmes de papiers rencontrés en Europe et les restrictions à l'immigration ont à l'inverse tendance à réduire leur propension au retour, selon une étude de l'Ined rendue publique mercredi.
Trois chercheurs de l'Institut national des études démographiques (Ined) se sont appuyés sur des entretiens avec des Sénégalais et des Congolais de la RDC vivant en Europe ou rentrés chez eux après un passage en Europe.
Deux tiers des migrants rentrés au Sénégal ont avancé des raisons personnelles à ce choix: familiales (34%), professionnelles (15%), fin des études (15%). Cette proportion est de trois quarts pour les Congolais: 44% sont rentrés pour le travail, 25% à la fin de leurs études et 6% pour la famille.
A l'inverse, seuls 11% des Sénégalais et 3% des Congolais sont partis en raison de "problèmes de papiers" et 5% des Sénégalais et 12% des Congolais pour d'autres "difficultés rencontrées en Europe".
"Les retours sont en grande majorité spontanés plutôt que forcés ou encouragés par les pays de destination", en concluent les auteurs de l'étude, Marie-Laurence Flahaux, Cris Beauchemin, Bruno Schoumaker.
Parmi les migrants toujours présents en Europe, ceux qui disposent de papiers se disent beaucoup plus enclins à rentrer que les migrants irréguliers qui "savent qu'ils n'auront pas la possibilité de repartir en cas de difficultés pour se réinsérer", ajoutent-ils.
De même, selon eux, ceux qui ont suivi un parcours difficile pour gagner l'Europe rechignent à rentrer.
"Les personnes dont la migration a été financièrement et humainement coûteuse sont moins promptes à repartir parce qu'elles ne sont pas prêtes à vivre à nouveau une telle expérience", expliquent les chercheurs, selon lesquels "les restrictions imposées à l'immigration ont tendance à réduire la propension au retour des migrants".
08-10-2014
Source : nouvelobs.com