«Triton» doit permettre à l'Italie de mettre un terme à l'opération militaire Mare Nostrum.
Le lancement de l'opération européenne «Triton» début novembre va marquer la fin des opérations de contrôle et de secours de l'Italie dans les eaux internationales en Méditerranée, a annoncé jeudi le ministre italien de l'Intérieur, Angelino Alfano.
«Triton» doit permettre au gouvernement italien de mettre un terme à l'opération militaire Mare Nostrum, lancée en octobre 2013 après la mort de 366 migrants dans le naufrage de leur embarcation au large de l'île de Lampedusa.
«L'Italie mettra fin à Mare Nostrum, mais remplira ses obligations pour les secours en mer et la surveillance de la frontière extérieure de l'UE en Méditerranée», a assuré Angelino Alfano. «Mais ces opérations ne se feront plus dans les eaux internationales», a-t-il précisé.
«Un pont vers l'Europe»
Les navires de la marine italienne engagés dans Mare Nostrum allaient au plus près des côtes libyennes d'où partent les embarcations de migrants, ce qui a été critiqué par plusieurs pays européens. Le plus explicite a été le ministre allemand Thomas de Maizière. «Mare Nostrum était prévue comme une mission de sauvetage, mais s'est avérée un pont vers l'Europe», a-t-il dénoncé.
Financée par Frontex, l'agence européenne pour la surveillance des frontières, «Triton» va dans un premier temps compter cinq navires patrouilleurs et trois avions, a-t-on précisé de source européenne. Deux de ces navires seront italiens.
Un appel à contributions a été lancé. La France et l'Allemagne ont dit être prêts à répondre, mais aucune proposition n'a encore été formulée.
Dans les eaux territoriales italiennes
«Triton» restera dans les eaux territoriales italiennes. Les migrants secourus en mer seront débarqués dans les ports italiens, et les autorités italiennes seront chargées de les enregistrer et de traiter les demandes d'asile.
«Nous demandons que chaque réfugié qui arrive en Europe soit fiché et que l'on prenne ses empreintes digitales, conformément aux règles en vigueur», a insisté Thomas de Maizière.
Le gouvernement italien s'est engagé en ce sens. «Nous avons demandé la solidarité de nos partenaires et nous allons collaborer pour l'enregistrement des migrants», a assuré Angelino Alfano. «Mais les migrants refusent souvent d'être enregistrés», a-t-il soutenu.
Répartition des demandeurs d'asile arrivés en Italie
La France et l'Allemagne ont répondu à ces engagements par une ouverture à une répartition des demandeurs d'asile arrivés en Italie. «Une meilleure répartition des demandeurs d'asile doit être étudiée, et un partage peut être envisagé compte tenu de l'ampleur du phénomène», a déclaré le Français Bernard Cazeneuve.
«Le débat n'est plus tabou. Il faut discuter des modalités sans toucher aux règles de Dublin», qui imposent que la demande d'asile soit traitée par le pays de l'UE où la personne est arrivée, a souligné un responsable européen.
09.10.2014
Source : tdg.ch/afp/Newsnet