Le parti europhobe Ukip a triomphé dans une législative partielle. Et son leader, Nigel Farage est devenu une star médiatique. Mais qui est-il?
Depuis l’annonce des résultats de la législative partielle, le jeudi 9 octobre, Nigel Farage fait la « une » des médias britanniques. « Nigel in wonderland » (au pays des merveilles), titrait samedi le tabloïd de qualité I on Saturday. Ce week end, le sourire triomphal du patron du parti europhobe et anti immigration Ukip était sur tous les écrans des télés. L’entrée d’un de ses lieutenants, Douglas Carswell, à Westminster a été une onde de choc en Grande Bretagne, un « tremblement de terre », s’exclament la très sérieuse BBC, comme le tabloïd the Sun, un « séisme » pour le Belfast Telegraph. Après la déferlante des européennes en mai (il est arrivé en tête avec 27,5% de voix), le parti des antipartis a fait son entrée à la House of Parliament de Londres. Une première ! Et un choc d’autant plus violent, que Carswell venait de quitter le parti de Cameron pour celui d’extrême droite, et qu’il a rassemblé 60% des suffrages.
Galvanisé par cette victoire, le tonitruant Farage, 50 ans, en a immédiatement rajouté, relayé, sur de larges manchettes, par la presse à grand tirage. « Il faut isoler les malades du sida », réclame-t-il, « stoppons l’arrivée des étrangers ». En visite en Suisse, celui qui fut membre du parti conservateur et qui a été courtier en matières premières, a déclaré, à Zurich, qu’il « envie » les Helvètes d’être hors du joug de Bruxelles et en a profité pour prophétiser, une fois encore, la disparation de l’euro.
25% d'opinions favorables Outre-Manche
Ce franc parler séduit. Les sondages Outre Manche les plus récents le créditent de 25% d’opinions favorables. Dimanche 12 octobre, il appelait à avancer le référendum sur l’Europe, que Cameron a promis pour 2017, si les conservateurs gagnent les législatives de 2015..
Tout le week end, les médias y sont allés de leurs éclairages et de leurs conseils, persuadés que, maintenant, le populiste va dicter son agenda aux Tories sur les questions cruciales pour Ukip. Le site du journal populaire Mail online exhorte désormais Cameron à « se saisir du problème de l’immigration ». Et à adresser à Bruxelles un message ferme (« unequivocal », sans ambigüité). L’hebdomadaire Newsweek fait, lui, sa couverture sur Nigel Farage qui déclare en « une » : « je veux être ministre de l’Europe », pour mieux organiser le Brexit, la sortie du Royaume Uni de l’Union européenne. Le très sérieux et pro-européen quotidien The Independent, pour sa part, a une solution pour répondre à Farage, se battre avec la même arme que lui : le leadership. Une qualité qui n’est pas le fort de Cameron.
13/10/2014
Source : challenges.fr