mardi 5 novembre 2024 05:19

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

Rép. Dominicaine: Un plan national pour la concrétisation du rêve de près 75.000 immigrés désireux obtenir leurs papiers de résidence légale

Après un long processus de négociations et des débats houleux et approfondis, la République dominicaine a décidé de mettre en application un plan national pour la régularisation des immigrés illégaux résidant sur son territoire, ouvrant ainsi la voie à la concrétisation du rêve de près de 75.000 immigrés désireux obtenir leurs papiers de résidence légale.

Dans ce cadre, la vice ministre de l'Intérieur, Nina Gonzales, a annoncé que 75.000 immigrés clandestins ont été enregistrés auprès des services administratifs compétents répartis à travers l'ensemble du territoire national pour bénéficier de ce plan lancé le 1er juin dernier.

La question de la régularisation des immigrés étrangers avait occupé le devant de la scène médiatique et politique dans le pays depuis plusieurs années en raison des liens historiques et humains unissant la République dominicaine à Haïti, dont les ressortissants constituent la majorité écrasante des immigrés clandestins estimés, selon les statistiques officielles, à 500.000 personnes.

Dans des déclarations à la presse, la responsable dominicaine avait souligné que la région de Saint-Domingue vient en tête des provinces dont les immigrés illégaux qui y résident (20.000) ont bénéficié de ce plan de régularisation mis en œuvre par les services du ministère de l'Intérieur en coordination avec le conseil électoral central, suivie de Santiago (6.600 immigrés), Hatou Mayor (5.500) et Azua (5.000).
La majorité des immigrés haïtiens en République dominicaine avaient élu domicile dans ce pays depuis le lancement de l'industrie sucrière durant les deux dernières décennies du 19ème siècle pour travailler dans les exploitations de cannes à sucre, et leurs enfants de la 2ème génération avaient réclamé la nationalité dominicaine, mais le conseil électoral central chargé de délivrer les documents administratifs les considère toujours comme des ressortissants étrangers.

En effet, le principal problème qui entrave la mise œuvre du plan de régularisation des immigrés clandestins haïtiens réside dans le fait que la grande majorité d'entre eux ne disposent d'aucune pièce d'identité haïtienne, tout particulièrement les actes de naissance, afin de bénéficier de ce plan mis en place par les autorités dominicaines, surtout que le ministre de l'Intérieur avait récemment annoncé que les immigrés clandestins ne remplissant pas les conditions légales pour bénéficier dudit plan seront rapatriés vers leurs pays d'origine.

Selon les données publiées par les organisations internationales, plus de 70 pc des Haïtiens, estimés à 10 millions de personnes, ne disposent pas d'actes de naissance ou de cartes d'identité à cause du violent tremblement de terre ayant ravagé le pays en 2010, occasionnant la destruction de la majorité des registres des administrations publiques.

A ce propos, le président dominicain, Danilo Medina, avait appelé la communauté internationale, dans son discours devant l'Assemblée générale des Nations Unies, à fournir le soutien financier et technique nécessaire au gouvernement haïtien pour l'aider à mener à bien la procédure d'enregistrement de ses ressortissants, particulièrement ceux résidant en République dominicaine, afin de leur permettre de bénéficier du plan de régularisation des immigrés en situation illégale.

Dans ce cadre, plusieurs personnalités internationales, notamment le vice-président américain, Joe Biden, le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, le SG de l'Organisation des Etats d'Amérique (OEA), José Miguel Insulza et le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, avaient salué les efforts consentis par les autorités dominicaines pour la régularisation de la situation des immigrés illégaux haïtiens établis dans le pays.

Par ailleurs, ledit plan de régularisation auquel a été allouée une enveloppe financière de 23 millions de dollars a eu un écho positif et a été favorablement accueilli par nombre d'organisations non gouvernementales oeuvrant pour la défense des droits des immigrés, qui peuvent bénéficier gratuitement de ce plan.

Les immigrés haïtiens résidant de manière légale ou illégale, dont le nombre global est estimé actuellement à près de 1,5 million de personnes, représentent 13 pc de la main d'oeuvre active en République dominicaine et 80 pc des ouvriers exerçant dans les domaines de la construction et de l'agriculture et ils contribuent à hauteur de 7,5 pc au PIB dominicain.

Quant à leurs transferts de fonds, ils sont estimés à 308 millions de dollars chaque année, ce qui représente une importante source de revenus pour Haïti.

Si le plan national mis en place par Saint-Domingue pour la régularisation des immigrés illégaux résidant dans le pays a été conçu pour mettre fin aux souffrances d'un grand nombre des ces immigrés, les autorités dominicaines et à leur tête le président Danilo Medina, demeurent, elles, appelées à aplanir les obstacles d'ordre bureaucratique pour que ce plan bénéficie à l'ensemble des immigrés, surtout haïtiens, qui sont liés à la République dominicaine par des liens non seulement de proximité mais aussi d'histoire commune.

14 octobre 2014

Majid Allal

Source : MAP

Google+ Google+