Les envois de fonds effectués par les Marocains résidant à l'étranger (MRE) demeurent quasiment stables par rapport aux deux dernières années: 39,5 MMDH à fin août 2014 au lieu de 39,6 MMDH à fin août 2013 et 39,7 MMDH à fin août 2012...
Pour 2013, l'Office des changes a précisé que les transferts des MRE ont totalisé 58,4 MMDH, contre 58,8 en 2012. Selon la même source, ces transferts totalisaient déjà, à fin septembre dernier 44,7 MMDH, contre 44,3 milliards, au cours de la même période en 2012, et 49,72 milliards à fin octobre 2013. Soit une hausse respective de 0,9% et 0,5%.
Première source de devise au pays, juste avant le tourisme, les transferts des MRE vers leur pays d'origine font vivre au Maroc, selon le chef du gouvernement, près d'un million de pauvres.
D'autre part et en dépit d'un contexte économique relativement difficile en Europe notamment, les recettes de voyages et les transferts des MRE ont quasiment stagné en 2013. Néanmoins, les recettes générées par ces deux postes ont permis de couvrir 59,2% du déficit commercial contre 57,7% un an auparavant.
Le gouvernement, conscient de l'importance de ces transferts, tente de mieux identifier aujourd'hui les besoins des MRE, dont les dépôts bancaires au Maroc avoisinent les 130
MMDH.
Une affaire qui ne laisse pas les banques marocaines en dehors du jeu puisqu'elles s'y impliquent toutes et sans exception, quoique leur implication diffère en nature et en efficacité. Cela dépend de la priorité et de la proximité que certaines, plus que d'autres, y accordent.
A ce niveau, les initiatives de la BCP, d'Attijariwafa Bank ou encore de BMCE Bank doivent être citées pour leur pertinence et l'importance qu'elles donnent à la question.
Si les premières générations d'immigrés investissaient dans l'immobilier ou dans les petits commerces dans leur région d'origine, les nouvelles générations d'immigrés, elles, n'hésitent pas à revenir au Maroc pour y créer des entreprises.
Une étude du Haut commissariat au Plan (HCP) révélait à ce sujet que les intentions d'investissement des MRE au Maroc «sont trois fois plus élevées que dans le pays d'accueil». Cette tendance concerne aussi bien les jeunes que les personnes plus âgées.
Une action soutenue
Compte tenu de l'importance de ce segment dans l'économie nationale et vu que pour le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration (MCMRAM), l'apport économique des MRE est primordial pour le développement du Maroc, un service dédié à l'appui aux initiatives économiques des MRE a été mis en place afin d'accompagner les Marocains du monde désirant investir dans leurs pays d'origine et les encourager à s'impliquer dans son développement économique et social.
Dans ce contexte, le ministère travaille sur la conception d'un système d'information pour le suivi des investissements des MRE et d'une base documentaire dédiée à ce type d'investissement (un appel d'offres est lancé à cette fin et l'ouverture des plis sera effectuée le 27 octobre).
Il s'agit d'un projet qui vise le renforcement des capacités internes en matière d'orientation et d'accompagnement des migrants qui souhaitent créer une TPE ou une PME au Maroc, depuis la genèse de l'idée dans le pays d'accueil jusqu'à la concrétisation du projet au Maroc.
Il faut le souligner, les MRE ont des attentes spécifiques à leurs secteurs d'activité (marché potentiel, partenariats possibles, contexte règlementaire et douanier, etc).
En effet, la majorité des projets d'investissement productif des MRE est portée par des entrepreneurs et des hommes d'affaires souhaitant créer, développer ou reprendre des TPE et PME.
Parallèlement, un autre enjeu consiste à aider les industriels et entrepreneurs marocains à s'appuyer sur le réseau des MRE pour se développer à l'international (relais d'affaires, recherche de marchés à l'export, transfert de compétences et de technologie, etc.). L'enjeu est d'offrir aux PME et TPE différents modes d'accompagnement et grilles de lecture au Maroc, que ce soit sur une entrée sectorielle (coordination avec les plateformes industrielles intégrées par exemple) ou géographique (coordination avec les plateformes d'accompagnement régionales, type CRI). Il s'agit, concrètement, de concevoir une plateforme informatique permettant d'orienter et d'accompagner le porteur du projet depuis la genèse de l'idée jusqu'à sa concrétisation sur le terrain et même après. Une plateforme à même de faciliter l'accès à l'information mise à la disposition des MRE dans un temps réduit.
En général, cette mission a pour objectif, à travers ses différents mécanismes conçus par le ministère, de mettre sur pied un système qui permet de gérer la relation avec la diaspora marocaine désirant investir au Maroc par la création d'entreprises ou par l'investissement direct. L'idée est d'assurer un suivi de proximité de cet investissement tout en facilitant l'orientation des porteurs de projets vers les acteurs concernés par l'entrepreneuriat au Maroc. Il est question aussi d'assurer la veille, au profit des investisseurs MRE, concernant toute l'actualité relative au climat d'affaires marocain.
La mission consiste donc en l'accompagnement et l'orientation des MRE désirant investir au Maroc depuis le pays d'accueil jusqu'à la réalisation de leurs projets au niveau des régions concernées par l'acte d'investissement. Cette opération tend à mettre à leur disposition toutes les informations concernant le climat d'affaires dans leur pays d'origine en ayant accès à un site unique de documentation.
Le rôle des banques est ainsi très ressenti d'où tout l'intérêt qu'elles montrent à la question et chacune y va par ses moyens et ses innovations en la matière.
27 Octobre 2014, Hamid Dades
Source : Le Reporter