Nils Muiznieks, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, a rendu son verdict cette semaine, après sa visite dans le pays en mai dernier : “Un certain nombre de migrants en situation irrégulière se retrouvent dans la misère, dans les rues ou dans des camps, car ils ne parviennent pas à accéder à un hébergement d’urgence existant. Cette situation doit être traitée d’urgence, parce que toute personne, quel que soit son statut de résidence, a droit à un niveau de vie suffisant, comprenant de la nourriture, des vêtements et un abri”, a-t-il notamment déclaré. Ce n’est pas la première fois que le traitement infligé aux migrants arrivant aux Pays-Bas, fait l’objet de critiques.
Depuis 2011, les Pays-Bas ont mis en place des procédures très rapides dans le traitement des dossiers de demandeurs d’asile. Cette politique, issue d’un accord de coalition entre les partis libéraux et travaillistes se poursuit, inspire d’autres pays européens, mais trouve ses limites dans la gestion des réfugiés en cas de refus d’asile. L’objectif du gouvernement de Mark Rutte était clair : raccourcir le délai d’attente et désengorger les administrations et les centres d’accueil. Bilan : le nombre de personnes hébergées a fortement diminué en dix ans, avec la fermeture de quatorze structures dans le pays. Mais le problème visible, au fil du temps, est le flou juridique autour de la situation des demandeurs d’asile déboutés. Ils sont expulsés des centres d’hébergement sans réel agenda, ni pour un retour dans leur pays, ni pour une situation stable aux Pays-Bas.
Cet exil a entraîné le développement de camps autour et à l’intérieur des principales agglomérations néerlandaises, dans des conditions de vie précaires, souvent montrées du doigt par le Conseil de l’Europe. Les réfugiés déclarent souvent qu’ils n’ont pas de documents officiels pour un quelconque déplacement et qu’ils ne peuvent retourner dans leur pays par risque de torture et d’enfermement.
03 novembre 2014
Source : Lalibre.be