dimanche 24 novembre 2024 11:33

La France va ouvrir un centre accueil de jour des migrants à Calais

Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé lundi la mise en place d'ici à janvier d'un centre d'accueil de jour des migrants à Calais, où se pressent des centaines de candidats à l'immigration vers le Royaume-Uni.

C'était la première visite du ministre dans cette ville du nord, où le nombre des candidats au départ pour le Royaume-Uni n'a cessé de croître ces derniers mois, atteignant le nombre de 2.200 à 2.300, selon les autorités.

M. Cazeneuve avait déjà décidé l'envoi de renforts de police pour sécuriser l'accès au port rendu difficile par la multiplication des assauts lancés par des dizaines de migrants sur les camions en attente d'accéder aux ferrys, et empêcher des rixes de plus en plus violentes.

Quelque 450 policiers et gendarmes sont désormais mobilisés dans cette ville portuaire de 75.000 habitants.
Si la présence des migrants remonte à la fin des années 1990, aucune solution durable n'a été apportée depuis la fermeture en 2002 du centre d'hébergement de Sangatte, puis le démantèlement en 2009 de la "jungle" dans les dunes de la zone industrielle.

Depuis, des hommes mais aussi des femmes et des enfants, souvent originaires de l'est de l'Afrique ou d'Afghanistan, passés par la Méditerranée et l'Italie, n'ont cessé de se presser en nombre croissant à Calais, le port du continent européen le plus proche de l'Angleterre, leur eldorado.

Une pression que les Calaisiens supportent de plus en plus difficilement. Les délits impliquant les migrants sont en recrudescence, reconnaît la préfecture.

Le centre d'accueil de jour, "présenté comme humanitaire", a surtout pour objectif "d'éloigner migrantes et migrants du centre de la ville et de les assigner à l'invisibilité. Un ghetto en quelque sorte", ont estimé lundi plusieurs associations dans un communiqué commun.

La maire de Calais Natacha Bouchart s'est dite satisfaite de l'ouverture du centre d'accueil qui sera en partie financé par l'Etat, tout en souhaitant "aller plus loin" : "Ce que je veux, ce n'est pas seulement gérer, mais régler le problème migratoire à Calais", a-t-elle déclaré.

Invitée à témoigner mardi 28 octobre devant une commission parlementaire en Grande-Bretagne, Mme Bouchart a demandé aux autorités de ce pays de "décourager les migrants" en leur disant que le territoire britannique n'était pas "un eldorado".

3 nov 2014

Source : AFP

Google+ Google+