L'immigration en provenance de l'Union européenne (UE) a rapporté plus de 20 milliards de livres sterling (25,4 milliards d'euros) à l'économie britannique entre 2001 et 2011, selon une étude rendue publique mercredi au sujet d'un thème devenu majeur en Grande-Bretagne à l'approche des élections législatives.
D'après cette étude réalisée par des chercheurs de l'University College de Londres, les revenus fiscaux tirés des immigrés en provenance des 15 pays les plus anciens de l'UE, dont la France, ont été sur cette période 64% supérieurs aux prestations sociales qui leur ont été versées.
Les immigrés en provenance des Etats membres les plus récents, en particulier d'Europe centrale et orientale, ont rapporté 12% de plus qu'ils n'ont coûté.
"Une inquiétude essentielle exprimée dans le débat public sur l'immigration porte sur la question de savoir si les immigrés apportent leur juste contribution aux systèmes fiscal et social", a déclaré le professeur Christian Dustmann, co-auteur de l'étude.
"Notre nouvelle analyse brosse un tableau positif de la contribution budgétaire globale rendue par les récentes cohortes d'immigrés, en particulier des immigrés en provenance de l'UE."
Une partie croissante de l'électorat britannique, notamment conservateur, est sensible au discours hostile à l'Union européenne et à l'immigration tenu par le Parti de l'indépendance du Royaume-Uni (Ukip).
ETUDE CONTESTEE
Afin de contrer cette menace, qui pourrait bouleverser l'échiquier politique britannique lors des élections prévues en 2015, le Premier ministre conservateur David Cameron a durci sa position sur l'immigration et il s'est engagé à limiter l'entrée en Grande-Bretagne de travailleurs en provenance de l'UE.
Il a en outre promis de renégocier les termes de l'appartenance de la Grande-Bretagne à l'UE puis d'organiser un référendum sur le sujet d'ici 2017.
Pour ses partisans, l'étude de l'University College de Londres est biaisée et ne remet pas en cause les projets de David Cameron car elle ne tient pas compte des pressions indirectes de cette immigration sur les services de santé ou le logement.
"Cette étude porte sur un champ très réduit, elle n'a pas correctement pris en compte les pressions sur les services publics", a réagi le secrétaire d'Etat à la sécurité et à l'immigration, James Brokenshire, à l'antenne de la BBC.
Il a notamment souligné que le solde migratoire avec l'UE avait plus que doublé au cours des 18 derniers mois, période que l'étude ne couvre pas.
"C'est pourquoi le Premier ministre a totalement raison d'insister sur cette question de l'immigration en provenance de l'UE", a-t-il dit. "Je dis clairement que le niveau de l'immigration nette à l'heure actuelle est trop élevé et n'est pas viable."
05 nov. 2014, Michael Holden
Source : Reuters