Environ 5.000 demandeurs d'asile, déboutés, sont abandonnés dans la rue chaque année aux Pays-Bas parce qu'ils refusent de coopérer avec les autorités néerlandaises en vue de leur déportation, selon des chiffres de l'organisation néerlandaise chargée de l'accueil des réfugiés "Vluchtelingenwerk".
Le secrétaire d'Etat à la justice et à la sécurité, Fred Teeven, dont la politique d'asile a été critiquée à maintes reprises, estime qu'une aide quelconque, tel que l'hébergement de ces personnes, risque d'attirer plus de réfugiés et encourager les sans-papiers à rester dans le pays.
Lundi, le Comité européen des droits sociaux (CEDS) a fait part de son inquiétude quant aux violations des droits sociaux aux Pays-Bas, notamment en ce qui concerne les sans-abri et les immigrés en situation irrégulière.
La législation des Pays-Bas ne garantit pas un accès suffisant à une solution d'hébergement pour les nécessiteux, ni un hébergement convenable, en termes de quantité et de qualité, pour les groupes vulnérables notamment les enfants, a noté le CEDS, un organe du Conseil de l'Europe en charge du contrôle de l'application des dispositions de la Charte sociale européenne.
Etant donné que la décision du Conseil de l'Europe n'est pas contraignante, Teeven a décidé de la mettre de côté jusqu'à ce que les 47 ministres des Affaires étrangères attachés au conseil adoptent une résolution à cet égard début juillet, rapportent les médias locaux.
"A ce moment-là seulement, elle sera définitive", a-t-il souligné.
Selon la procédure en vigueur, les remarques du CEDS seront transmises au Comité des ministres du Conseil de l'Europe, qui est invité à adopter début 2015 une résolution sur les suites à donner.
Les libéraux et les travaillistes formant la coalition au pouvoir en Hollande sont largement divisés sur la question des demandeurs d'asile.
Plusieurs centaines de demandeurs d'asile, déboutés, vivent actuellement dans des logements temporaires aux Pays-Bas.
11 nov 2014
Source : MAP
