jeudi 4 juillet 2024 14:18

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Les Suisses à nouveau sollicités sur la question de l'immigration

Après avoir voté "non à l'immigration de masse" lors d'un référendum en février qui a mis à mal les relations avec l'UE, les électeurs suisses doivent se prononcer à nouveau dimanche sur l'immigration, cette fois sur un projet au nom de la défense de l'environnement.

Ils sont appelés dans une votation à dire "halte à la surpopulation" par Écologie et population (Ecopop), une organisation qui se décrit comme "non partisane" et qui veut limiter le solde migratoire annuel du pays à 0,2% de la population (environ 16.000 personnes) et exige que la Suisse consacre 10% de ses fonds d'aide au développement à des mesures de contrôle des naissances dans les pays du sud.

"Au rythme où on bétonne le paysage actuellement, à 1,1 mètre carré par seconde, en 2050 si on ne fait rien on aura entièrement bétonné" toutes les régions non montagneuses de la Suisse, affirme à l'AFP Anita Messere, membre du comité Ecopop.

Elle récuse ls accusations de "xénophobie" : "ce n'est pas une question d'altérité, c'est vraiment une question de nombre (...), on pollue tous également, cela ne dépend pas de la nationalité, cela dépend du niveau de vie", dit-elle.

Les milieux économiques, tous les partis politiques, le gouvernement et les syndicats sont opposés à cette initiative et ont dénoncé un comité "raciste". Même la droite populiste de l'UDC, qui avait porté le vote anti-immigration du 9 février, trouve l'initiative excessive. Tous font valoir que le fonctionnement de l'économie, dont certains secteurs comptent un tiers d'étrangers, serait gravement mis en cause en cas de victoire.

 Les populistes actifs sur les réseaux sociaux

Peu de partisans du "oui" osent s'exprimer à visage découvert mais "le oui est plus fort que le non sur les réseaux sociaux", constate Claude Longchamp, qui dirige l'institut de sondage gfs.bern. "Nous avons affaire à une nouvelle forme de populisme et un leader n'est plus nécessaire", souligne-t-il.

"On est déjà assez nombreux, il faut qu'on s'occupe de nous-mêmes plutôt que de s'occuper des autres", affirme Luzi Hitz, 84 ans, un ancien cadre dirigeant de Nestlé, mobilisé dans les médias pour défendre son idée de la Suisse.

Certains, comme Magrit Pfister, interprète auprès de migrants à Berne, considèrent que le niveau de vie a été affecté par la hausse de l'immigration. "On n'a rien de la prospérité d'avant", regrette-t-elle, évoquant l'époque où son père a pu élever une famille de six enfants avec un seul salaire.

En revanche, dans les universités, on redoute qu'en cas de "oui", l'Union Européenne retire la Suisse du système de crédits européens et des programmes d'échanges. "Une victoire enverrait un signal extrêmement négatif", la Suisse "s'est déjà assez décrédibilisée avec les dernières votations", s'inquiète Cécile Genoud, une étudiante en relations internationales.

Le dernier sondage de gfs.bern indique une nette tendance en faveur du rejet de l'initiative. 39% voteraient pour, 56% la rejetteraient.

 Vote sur les forfaits fiscaux des étrangers

Un autre vote fait débat: appelés pour la première fois au niveau fédéral à se prononcer sur la suppression des forfaits fiscaux pour les riches étrangers, les Suisses devraient aussi rejeter cette initiative défendue par la gauche, selon les sondages.

Ces forfaits fiscaux concernent 5.729 millionnaires étrangers qui préfèrent payer un total d'un milliard de francs suisses d'impôts (830 millions d'euros) en Suisse plutôt que les taxes dans leur pays.
Les électeurs devraient aussi rejeter une troisième initiative appelée "Sauver l'or de la Suisse" qui obligerait la Banque nationale suisse (BNS) à conserver 20% de ses réserves sous forme d'or (l'or représente 7% des réserves aujourd'hui).

Cette initiative, dénoncée par la BNS et le gouvernement, est très surveillée par les marchés financiers en raison de son impact potentiel sur le prix de l'or et sur le marché des changes.

27 nov. 2014,Pierre TAILLEFER, Nina LARSON

Source : AFP

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