Le Premier ministre britannique David Cameron, débordé sur sa droite par l'ascension de l'UKIP à six mois des élections, plaidera vendredi pour une suppression ou une réduction des avantages sociaux accordés aux immigrés en provenance de l'Union européenne.
Dans un discours visant à redonner un nouveau souffle à sa campagne en vue de sa réélection en mai prochain, Cameron proposera que les immigrés européens qui travaillent au Royaume-Uni attendent quatre ans avant d'avoir accès aux bénéfices de l'Etat-providence britannique et que ceux qui n'ont pas d'emploi n'aient droit à rien.
Le Premier ministre conservateur est pressé par son parti d'adopter une ligne dure sur cette question de l'immigration - que les sondages placent désormais au premier rang des préoccupations des électeurs - afin de réduire la popularité de l'UKIP (Parti de l'indépendance du Royaume-Uni), qui prône une sortie de l'Union européenne et un durcissement de la politique d'immigration.
David Cameron a déjà fait savoir qu'il envisageait de limiter le nombre de ressortissants de pays de l'Union européenne autorisés à travailler en Grande-Bretagne, qui a augmenté ces dernières années.
Le discours du Premier ministre britannique ne manquera pas d'irriter certains partenaires européens comme la Pologne, qui laisse entendre que ces mesures pourraient être discriminatoires mais Cameron ne devrait pas remettre en cause le sacro-saint principe de la libre circulation en plaidant pour l'instauration de quotas ou d'un "frein d'urgence" sur les arrivées de migrants, comme le craignaient d'autres dirigeants européens.
28 nov. 2014
Andrew Osborn et Kylie MacLellan
Source : Reuters