jeudi 4 juillet 2024 14:22

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Traitement médiatique des migrations: plaidoyers pour une approche "professionnelle" et "humaine"

Le traitement médiatique de la question des migrations doit se faire de manière "professionnelle" et "humaine", ont plaidé samedi à Alger des intervenants d'Algérie, de Tunisie et du Maroc à la rencontre régionale sur " la couverture médiatique des migrants".

"Le rôle des médias est important s'agissant de la question des migrations, puisqu'elle permet une meilleure compréhension de la société face aux difficultés et à la détresse humaine des populations migrantes", a indiqué Arar Abderrahmane, président du Réseau Nada.

Oeuvrant dans le domaine de la défense des droits de l'enfant, le réseau Nada est le co-organisateur de cette rencontre régionale avec l'Institut pour la Diversité médiatique (MDI).

L'intervenant a relevé l'"intérêt" d'une meilleure "spécialisation" des professionnels des médias quant à ce type de "délicates" questions, et ce, afin d'éviter que leur approche ne soit "stigmatisée" ou de nature à entraîner une "atteinte" à la dignité humaine des migrants.

M.Arar a rappelé, à ce propos, que son organisation non gouvernementale (ONG) s'attelle, entre autres missions, à prendre en charge le flux migratoire des enfants en provenance des pays en proie à une instabilité politique et sécuritaire, à savoir les voisins subsahariens, libyens, et de Syrie notamment.
"Face à la massive immigration des Libyens en 2011, la presse tunisienne n'a pas su être professionnelle car n'étant pas préparée à faire face à une situation inédite induite par la révolution dans ce pays", a témoigné, de son côté, le journaliste tunisien Moez Jemai.

Représentant le Centre de Tunis pour la liberté de la presse, le journaliste reconnaît que des "dérives" et des "violations" de l'éthique du métier ont été recensées durant cette période, citant le fait de prendre des photos sans "respect aucun" de la vie privée des migrants étrangers.

"Durant cette période, des confrères ont été même atteints de maladies au contact des réfugiés qui se trouvaient dans des conditions d'hygiène déplorables", a poursuivi l'intervenant.

M.Jemai s'est, toutefois, réjoui que depuis 2012, les choses ont commencé à s'améliorer à la faveur de cycles de formation aux profit de ses confrères afin de "corriger" leur façon d'appréhender les questions liées aux migrations.

Au Maroc, il aura fallu la mise en place, en septembre 2013, d'une politique nationale migratoire incluant la dimension médiatique pour que soient atténués considérablement les "erreurs" du passé, a informé Salah Eddine Lemaizi.

Journaliste marocain exerçant pour le site "H24 Infos", il a reconnu la "stigmatisation" dont ont été victimes les migrants de la part de ses confrères qui voyaient en eux de "potentiels dangers", de "sources de nuisances" ou encore de "porteurs de maladies".

Ce traitement biaisé de l'information inhérente à ce dossier a aggravé une perception déjà "négative" de la société vis-à-vis des ressortissants étrangers, a-t-il rappelé, citant les épisodes de rixes survenus par le passé, de même que d'autres formes de violences, verbales entre autres, dont sont victimes ces derniers.

"Que la perception des journalistes change à l'égard de ces populations est bien mais cela ne suffit pas, il faut que toute la société ait une approche plus humaine à leur égard", a conclu le journaliste marocain.

28 nov. 2014

Source :APS

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