Un Sri-Lankais candidat à l'immigration au Japon est décédé en novembre dans un centre de rétention de Tokyo, dans des circonstances dénoncées par les défenseurs des droits de l'Homme après une série de cas similaires, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Le refugié de 57 ans s'est éteint le 22 novembre après s'être plaint de "se sentir mal".
"Nous l'avons transféré dans une cellule individuelle dans la matinée afin de le garder sous surveillance. Puis à 13h, il a arrêté de bouger et ne répondait pas à nos appels", a expliqué à l'AFP une porte-parole du centre situé dans l'arrondissement de Shinagawa.
"Nous avons donc appelé une ambulance tout en lui prodiguant un massage cardiaque", a-t-elle relaté, ajoutant que son décès avait été confirmé par un médecin deux heures plus tard.
"Il nous arrive souvent de contacter les secours si c'est nécessaire", s'est-elle défendue face aux accusations de négligence.
L'organisation PRAJ (Provisional Release Association in Japan), qui vient en aide aux immigrés, livre pour sa part une version des faits un peu différente.
L'homme, Nickeles Fernando, aurait dit souffrir d'une forte douleur à la poitrine et réclamé un docteur sans obtenir gain de cause, selon des informations recueillies par son neveu qui réside au Japon et ses compagnons de cellule.
"Il a commencé à se plaindre vers 7h du matin, mais au lieu d'appeler un médecin, il a été placé à l'isolement", a déploré Hiromitsu Masuda, un membre de l'association.
"Même si la police recherche toujours les causes de sa mort, pour moi il est mort brutalement tout simplement parce que les autorités ont ignoré son état", a-t-il dit, fustigeant "le terrible traitement" infligé à la victime, qui était arrivée sur le sol nippon le 12 novembre.
Contactée par l'AFP, la police n'a pas souhaité révéler les conclusions de l'autopsie.
Deux jours avant le décès du détenu sri-lankais, le ministère de la Justice avait pointé un suivi médical défaillant dans un autre établissement d'une région limitrophe de Tokyo, à Ushiku (nord-est), où deux étrangers avaient trouvé la mort en mars.
Un Iranien d'une trentaine d'années s'était alors étouffé avec de la nourriture et un quadragénaire camerounais avait été retrouvé inconscient dans sa cellule.
L'immigration au Japon est peu importante et les autorités nippones n'accordent le droit d'asile qu'au compte-goutte. D'après les statistiques officielles, 3.260 personnes ont demandé l'asile au Japon l'an passé, notamment des Asiatiques. Tokyo n'a octroyé le précieux sésame qu'à six personnes, contre 18 en 2012.
02 déc. 2014
Source : AFP