Plus d'un tiers d'entre eux arrivent d'Europe, conséquence de la liberté de circulation.
En 2012, 95.900 migrants sont issus de l'Espace économique européen et de la Suisse. (L'Obs)
La France a accueilli 258.900 nouveaux migrants en 2012, dont une grande partie d'Européens, selon une étude publiée par l'OCDE lundi 1er décembre. Ce chiffre représente une hausse de 8% sur un an.
Rapportée à la population totale française, la part des flux d'immigration reste faible en France : 0,4%, soit "un des niveaux les plus bas observés dans les pays de l'OCDE", selon l'étude.
Plus d'un tiers d'Européens
Parmi les 258.900 migrants, plus d'un tiers (37%) viennent de l'Espace économique européen (Union européenne + Norvège + Islande) et de la Suisse.
Si l'on retire cette catégorie liée à la libre circulation en Europe, l'immigration permanente a augmenté de 6% pour atteindre 163.000 entrées en 2012, au plus haut depuis 2006. Cette augmentation est liée en grande partie au regroupement familial (+7%).
Par rapport à 2007, l'immigration a augmenté de 21% en France en 2012, dernière année pour laquelle l'OCDE a des chiffres complets.
L'Algérie devant le Maroc
61% des migrants non-issus de l'espace économique européen viennent d'Afrique, principalement d'Algérie (25.000 personnes), du Maroc (20.000) et de Tunisie (12.000). 21% viennent d'Asie, surtout de Chine (7.200 personnes) et de Turquie
L'étude porte sur les migrants permanents, par opposition aux migrants temporaires que sont les travailleurs saisonniers, les stagiaires ou encore les personnels transférés au sein de leur entreprise.
Comme le Royaume-Uni, mais moins que l'Allemagne
Le nombre de migrants arrivant en France est comparable à celui du Royaume-Uni (286.000) ou de l'Italie (258.000). Mais il est nettement inférieur à celui de l'Allemagne (400.000).
Moins de naturalisations...
Le nombre de naturalisations en France a diminué en 2012, tombant à 96.000. C'est 16% de moins qu'en 2011. Le rapport constate que le "durcissement des conditions d'admissibilité et, en particulier, de l'instauration d'exigences plus strictes quant à la connaissance de la langue", a réduit le nombre d'acquisitions de nationalité par décision administrative (46.000 personnes).
... et plus d'expulsions
23.000 personnes ont été expulsées du territoire en 2012, selon les chiffres de l'OCDE. Soit une augmentation de 9%.
S'agissant de l'asile, la France a enregistré 41.000 demandes d'adultes et 14.000 de mineurs en 2012, provenant surtout de République démocratique du Congo, de Russie, du Sri Lanka, de Serbie ou du Monténégro.
Et aussi 270.000 étudiants étrangers
La France est par ailleurs le troisième pays d'accueil de l'OCDE pour les étudiants étrangers : 270.000 au total, soit un doublement depuis 2000. Mais "une part encore élevée des jeunes immigrés formés en France se retrouve sans emploi à l'issue de leurs études", déplore le rapport de l’OCDE.
L’étude souligne ainsi que le taux de chômage des immigrés est plus élevé : 16% de la population active née à l'étranger était au chômage en 2012-2013, soit sept points de plus que pour la population née en France. C'est moins bien que dans les autres pays de l'OCDE.
En comparaison internationale, une faible proportion des immigrés est en emploi et cette part est très en deçà de celle observée chez les natifs", déplore l'organisation.
Principale raison : le niveau d'éducation des migrants. "La proportion d'immigrés très peu éduqués reste élevée en comparaison internationale", relève l'OCDE.
Angel Gurria, secrétaire général, souligne cependant l'apport des migrants à l'économie :
Il faut oublier cette idée reçue qu'accueillir des migrants coûte cher".
02-12-2014, Baptiste Legrand avec AFP
Source : nouvelobs.com