L'Union européenne (UE) a adopté une ligne dure à l'égard de la Suisse sur la question sensible de la libre-circulation, que le pays helvétique veut renégocier suite au vote populaire anti-immigration en début d'année.
"La mise en œuvre de l'initiative +contre l'immigration de masse+, approuvée le 9 février dernier, menace de saper l'essentiel des relations Suisse-UE", a prévenu le conseil européen dans un rapport dont se fait l'écho l'agence ATS.
Dans ce document consacré aux relations avec l'Association européenne de libre-échange (Suisse, Norvège, Islande, Liechtenstein), l'UE réaffirme son refus de toute révision de l'accord de libre-circulation conclu en 2001 avec le pays helvétique.
"La libre-circulation des personnes constitue un pilier fondamental de la politique européenne tout comme les libertés fondamentales du marché intérieur qui sont indivisibles", affirme le Conseil européen qui met en doute la participation de Berne aux programmes européens.
Le référendum "contre l'immigration de masse" a plongé les relations Suisse-UE dans le froid, Bruxelles ayant d'ores et déjà menacé de suspendre tous ses accords avec la confédération si elle met fin à ses engagements en faveur de la liberté d'accès des travailleurs européens.
Le principal parti populiste UDC a répliqué en affirmant qu'il s'agit d'une question de souveraineté nationale, et que le pays "ne doit pas se plier au diktat européen".
Les partisans d'une limitation des flux migratoires par voie de quotas estiment que l'immigration européenne constatée ces dernières années est la cause de nombreux maux dont souffre la Suisse, comme des transports en commun surchargés, une pénurie de logements et des paysages défigurés par le bétonnage de la construction.
L'UE dit s'attendre à ce que la Suisse "honore toutes ses obligations qui découlent de l'accord sur la libre circulation des personnes et qu'elle respecte le droit de tout citoyen européen habitant ou travaillant sur son territoire".
En cas de violation, elle menace de mettre fin aux négociations en cours sur un accord institutionnel global et à toute autre négociation liée à l'accès de la Suisse au marché unique.
Avant 2002, la Suisse accueillait entre 20.000 et 30 000 étrangers chaque année, un chiffre qui a plus que doublé avec 80.000 arrivants par an.
Pour répondre aux protestations d'une partie de la population, le gouvernement vient d'adopter des mesures destinées à rendre l'accès aux prestations sociales plus difficiles pour les nouveaux arrivants européens. En 2013, les étrangers représentaient 23,5 pc de la population du pays, soit 1,88 million de personnes.
08 déc. 2014
Source : AFP