Le Maroc a appelé, mercredi à Genève, à la mise en place d'"alternatives juridiques et sûres" pour les migrants fuyant les conflits, selon une démarche basée sur la solidarité et le partage des responsabilités entre les Etats.
"Ces alternatives devraient comprendre la réinstallation et l'admission des migrants pour des considérations humanitaires, afin qu'ils ne soient pas obligés de tenter la traversée par la mer", a déclaré l'ambassadeur représentant permanent du Royaume auprès de l'ONU, Mohamed Aujjar.
Il s'exprimait au cours d'une réunion de dialogue organisée par le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) sur les défis de la protection en mer, un rendez-vous annuel dédié aux discussions sur les enjeux émergents en la matière.
Le Maroc, a-t-il dit, "ne peut s'empêcher de réitérer sa profonde préoccupation devant ce constat alarmant et de rappeler la communauté internationale à son obligation de protection à l'égard de ces personnes".
L'ambassadeur a estimé que la situation requiert une action rapide et décisive de sorte à placer la protection en mer au cœur des préoccupations, soulignant l'importance de l'Initiative mondiale du HCR sur la protection en mer visant à mener des actions internationales concertées dans ce domaine.
Dans le même contexte, M. Aujjar a réaffirmé le soutien fort au renforcement des performances de l'agence onusienne sur le terrain en matière de sauvetage en mer et de réinstallation des personnes secourues.
"Une bonne gestion des flux migratoires mixtes ne peut se faire à travers des mesures de contrôle et de sécurité uniquement, mais nécessite aussi une action commune concertée sur les causes profondes des mouvements irréguliers en mer, notamment en termes de développement", a-t-il fait valoir.
Il a ainsi mis l'accent sur l'intérêt des projets visant le développement et la consolidation de la paix dans les pays d'origine, l'amélioration des conditions des demandeurs d'asile et l'intensification des efforts pour trouver des solutions durables aux situations de réfugiés prolongés.
Il s'agit également de lutter contre la traite des êtres humains et le trafic illicite de personnes et de sensibiliser des gens dans les pays d'origine, d'asile et de transit.
C'est dans cet esprit, a noté M. Aujjar, que le Royaume a engagé, en collaboration avec le HCR, la mise en œuvre de sa nouvelle politique d'immigration et d'asile adoptée en 2013. Il a rappelé que cette politique traduit l'engagement en faveur de la concertation et de l'action commune afin de renforcer les avantages de la migration et ses effets positifs sur le développement que ce soit au niveau régional, inter-régional ou global.
"Cette initiative exprime aussi l'engagement humaniste du Royaume en faveur de la concertation et de l'action commune afin de renforcer les avantages de la migration et ses effets positifs sur le développement", a-t-il ajouté.
"C'est pourquoi, a-t-il expliqué, le Maroc croit fermement que la coopération régionale et le partage prévisible des charges sont indispensables à la recherche et au sauvetage ainsi que pour mettre en place des alternatives aux mouvements par mer".
L'ambassadeur a en outre réitéré l'appel lancé en 2013 par le Royaume en 2013 à la communauté internationale en vue d'appuyer l'Alliance africaine pour les migrations et le développement.
Cette alliance vise, entre autres, la protection des droits fondamentaux des migrants et des réfugiés ainsi que la consolidation d'une synergie entre la migration et le développement sur la base de la responsabilité partagée.
Elle ambitionne également de renforcer la coordination et la coopération entre les Etats de l'espace euro-africain dans le domaine de la migration et du développement.
10 déc. 2014
Source : MAP