La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné la Grèce pour "traitement inhumain et dégradant" de deux migrants arrivés en Grèce sans papiers et détenus dans des centres de rétention, selon un communiqué de la Cour publié jeudi.
La CEDH a donné gain de cause à un Iranien, qui se plaignait des conditions de sa détention dans les postes-frontières, ainsi qu'à un Irakien qui se plaignait du fait que sa condition de mineur n'ait pas été prise en compte lors de sa détention au poste-frontière du nord-est du pays, près de la Turquie.
Le jeune iranien a dénoncé "d'une part que son arrestation et sa mise en détention avaient méconnu sa qualité de mineur non accompagné, d'autre part qu'à sa majorité les autorités l'avaient maintenu en rétention sans entreprendre de démarche pour l'expulser", selon ce communiqué.
La Cour a condamné Athènes à payer 6.500 euros pour préjudice moral au requérant iranien et 8.500 euros à l'irakien jugeant que la Grèce avait violé dans les deux cas l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'Homme, sur "l'interdiction de traitement inhumain et dégradant".
Sur ce second cas, la CEDH a également condamné la Grèce pour violation du droit à un recours effectif (article 3 combiné avec l'article 13) et du droit à la liberté et à la sûreté (article 5).
Situé aux confins sud-est de l'Europe et l'une de principales portes d'entrée dans l'Union européenne des personnes fuyant leur pays en guerre où en proie à la misère, la Grèce a été à plusieurs fois épinglée par des organisations de défense des droits de l'Homme sur les conditions misérables de ses centres de rétention.
11 déc 2014
Source : AFP