Sept ans après son ouverture, François Hollande inaugurera officiellement, lundi 15 décembre, le Musée de l’histoire de l’immigration. L'occasion également de prononcer son premier grand discours sur l'immigration.
C'est « une étape importante » dans l’histoire mouvementée du musée, puisqu’elle marquera sa « reconnaissance officielle », se félicite Benjamin Stora, le président du conseil d’orientation du musée depuis quelques mois. Ce proche de François Hollande a succédé en août à Jacques Toubon à la tête de cette institution dont la genèse relate les crispations françaises sur l'immigration.
En inaugurant ce lieu de mémoire et en y prononçant son premier discours officiel sur la question de l'immigration, François Hollande entend bien marquer sa différence avec Nicolas Sarkozy qui, tout juste élu président, avait déclenché une vive polémique en instaurant un ministère de l'Identité nationale. En outre, cette inauguration intervient alors que son rival de l'élection présidentielle de 2012 est revenu au centre de la scène nationale comme président de l'UMP.
Pas d'annonce majeure
« En parlant de l'immigration, on parle de notre pays », explique-t-on dans l'entourage de François Hollande, en relevant que la France est une terre d'immigration « continue, liée au travail et à l'Histoire ». Toutefois, aucune annonce majeure n'est attendue de la part du président qui avait promis, lors de sa campagne électorale, de donner le droit de vote aux étrangers, une réforme qui semble avoir été mise aux oubliettes.
« On sait tous que ce ne sera jamais adopté avant la fin du quinquennat puisque nous n'aurons jamais un vote conforme de l'Assemblée nationale et du Sénat et des trois cinquièmes au Congrès », résume une conseillère du président. Le gouvernement doit déjà essuyer des critiques à droite sur son projet de réforme du droit d'asile, qui a été soumis cette semaine à l'Assemblée nationale.
Une intervention jugée tardive
Pour les associations toutefois, cette intervention est tardive. « On attendait un grand discours à la nation au lendemain de l'élection, un peu comme Obama l'avait fait, sur la fierté d'être français », déplore Alain Jakubowicz, le président de la Licra, qui s'inquiète d'une ambiance « déliquescente » dans le pays.
14/12/2014
Source : jolpress.com