jeudi 4 juillet 2024 12:28

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Face aux "peurs, Hollande vante l'apport de l'immigration à la France (PAPIER

Le président François Hollande a fustigé lundi, dans son premier grand discours sur l'immigration, ceux qui agitent la peur d'une "dislocation" de la France pour vanter au contraire l'apport des immigrés à la République.

Inaugurant le Musée de l'histoire de l'immigration, aux portes de Paris, au moment où se manifestent en France et en Europe des tendances au repli identitaires, le chef de l'Etat a souligné qu'un Français sur quatre était issu de l'immigration.

"Je veux rappeler aux Français d'où ils viennent, quelles sont les valeurs qu'ils portent comme citoyens français et où nous voulons aller ensemble", a-t-il dit.

François Hollande a ainsi refusé qu'il y ait une "place vide pour des discours qui instrumentalisent la peur de la dissolution, de la dislocation, de la disparition" entretenus par ceux "qui rêvent d'une France en petit, une France en dépit, une France en repli, bref une France qui ne serait plus la France".
L'extrême droite française et le Front national (FN), désormais en tête des intentions de vote à la prochaine présidentielle de 2017, ont fait de l'immigration un de leurs principaux chevaux de bataille.

Le cheminement du musée de l'Histoire de l'immigration est révélateur des difficultés liées à ce sujet dans la société française: son concept est né dans les années 1990, son ouverture n'est intervenue qu'en 2007 et il aura fallu attendre 2014 pour son inauguration.

Le chef de l'Etat a souligné que la France accueillait depuis dix ans en moyenne 200.000 étrangers par an, "la proportion la plus faible d'Europe" par rapport au taux d'habitants.

Le France compte environ 11% d'immigrés, selon l'ONU, mais les clandestins alimentent le fantasme et la génération française issue de l'immigration est souvent stigmatisée.

Le président s'est également élevé contre "la peur sciemment installée d'une religion, l'islam, qui, d'une façon inacceptable, est présentée par certains comme incompatible avec la République."

Défendre les accords de Schengen

Le président français s'est par ailleurs implicitement opposé à l'ancien président Nicolas Sarkozy, sans prononcer son nom, jugeant qu'il fallait "défendre" le principe des accords de Schengen qui autorisent la libre circulation des citoyens au sein de l'Union européenne plutôt que de les "faire éclater".
"Faire éclater Schengen? Ce serait reculer, rétablir les frontières pays par pays", a-t-il fait valoir.

Il s'est de nouveau déclaré favorable au droit de vote des étrangers aux élections locales, que des responsables de gauche cherchent à relancer.

"Rien ne peut se faire sans une révision de la Constitution, ce qui suppose une majorité des 3/5e" au Parlement, a-t-il toutefois rappelé, soulignant que cela supposait "un accord entre les forces républicaines".
"A elles de prendre leurs responsabilités", a-t-il lancé.

Réagissant au discours de M. Hollande, Marine Le Pen, président du Front Nationale, a affirmé que "les Français souhaitent que l'immigration soit mise au musée, comme une politique du passé et non une sombre perspective d'avenir".

"Le Front National demande la fin de l'immigration massive dans notre pays. Il convient pour cela de retrouver des frontières nationales et de sortir de l'espace Schengen, qui n'a fait qu'amplifier les flux migratoires", a-t-elle ajouté.

En Europe, la France n'est pas le seul pays à connaître le repli sur soi avec la crise économique.

En Allemagne, 15.000 personnes ont défilé lundi soir à Dresde (est) contre "l'islamisation" et "les demandeurs d'asile criminels" à l'appel du groupe "Européens patriotes contre l'islamisation du pays" (Pegida). La chancelière conservatrice Angela Merkel a personnellement fermement condamné ces manifestations, jugeant qu'il n'y avait pas de place en Allemagne "pour l'incitation à la haine et la calomnie".
L'Espagne de son côté est en voie de se doter de nouvelles mesures permettant de renvoyer les personnes tentant de franchir les barrières frontalières entourant les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla au Maroc.

15 déc. 2014,Hervé ASQUIN et Claire GALLEN

Source : AFP

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