dimanche 24 novembre 2024 09:49

France: des ONG d'aide aux migrants demandent un changement des règles

Les associations françaises d'aide aux migrants ont appelé le gouvernement à revoir "l'ensemble de la politique et des règles européennes" concernant les demandeurs d'asile, dans une lettre ouverte publiée mardi.

"L'accueil et la protection des réfugiés par l'Union Européenne ne peuvent plus être assurés en se basant sur des outils allant à l'encontre tant de la construction européenne que des valeurs de solidarité qui la portent", estiment ces ONG (CCFD-Terre Solidaire, Cimade, Emmaüs-France, Médecins du Monde, Secours Catholique). "C'est l'ensemble de la politique et des règles européennes en la matière qui doivent être revues", ajoutent-elles.

Les associations prennent l'exemple de la situation de Calais et de sa région, sur la côte française de la Manche, où affluent "chaque année entre 5 et 15.000 personnes" tentant de rejoindre l'Angleterre clandestinement.
"Pourquoi la France jouerait-elle ce rôle de gardien des frontières pour un pays, la Grande-Bretagne, qui a refusé les règles européennes relatives à la libre circulation des personnes?", s'interrogent-elles, en demandant une renégociation des accords du Touquet signés entre la France et le Royaume-Uni.
Quant aux accords de Dublin, qui prévoient le renvoi des demandeurs d'asile dans le premier Etat de l'Union européenne qu'ils ont traversé, elles demandent leur suspension car elles estiment qu'ils poussent les migrants à éviter toute démarche de régularisation en France.

Les quatre ONG demandent aussi que le centre qui doit être ouvert à Calais pour accueillir dans la journée les migrants errant dans la région dans des conditions précaires soit confié au HCR (Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés).

Cette prise de position intervient à deux jours de la Journée internationale des migrants, à l'occasion de laquelle Emmaüs et l'Organisation pour une citoyenneté universelle appellent à une grande manifestation jeudi à Calais, notamment pour dénoncer la construction de barrières surmontées de barbelés.
Ce dispositif, qui vise à empêcher les migrants de s'introduire clandestinement dans les camions en partance pour l'Angleterre, est qualifié par les associations de "mur de la honte".

16 déc. 2014

Source : AFP

Google+ Google+