L'Observatoire national contre l'islamophobie et l'association SOS Racisme ont condamné, mardi avec la plus grande fermeté, les propos islamophobes du polémiste français Eric Zemmour, qui avait estimé, dans un entretien accordé à un journal italien, que la présence des musulmans en France "conduira au chaos et à la guerre civile".
"Cette situation d'un peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile", a martelé l'écrivain et éditorialiste français lors d'un entretien au journal italien "Corriere della Serra" paru le 30 octobre dernier, mais qui n'a un écho en France que depuis un post de blog publié le 15 décembre.
L'Observatoire national contre l'islamophobie, qui relève du Conseil français du culte musulman (CFCM), a souligné que ces propos "viennent s'ajouter à une litanie de déclarations abjectes et sans fondement de ce prêcheur de haine patenté à l'encontre de l'islam et des musulmans", s'interrogeant sur le rôle que jouent les pouvoirs publics français pour faire face à ce déferlement de haine.
De son côté, l'association SOS Racisme a annoncé qu'une plainte contre Eric Zemmour, notamment pour incitation à la haine raciale, doit être déposée à Paris en fin de semaine.
"Après s'être présenté comme un analyste impertinent de la société française et de ses travers, Eric Zemmour, en réalité mû par une haine tenace envers les populations arabo-musulmanes vivant en France, évolue vers un rôle de prescripteur de politiques publiques ouvertement racistes", selon un communiqué rendu public par l'association antiraciste.
Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a, pour sa part, condamné les propos du polémiste Eric Zemmour, réaffirmant son soutien aux musulmans de France "odieusement attaqués" et appelant tous les Français à réagir et à manifester leur solidarité envers les musulmans.
"La Nation française se définit par le vivre-ensemble, et les musulmans de France, comme les chrétiens, les juifs, les croyants et les incroyants, sont tous ses enfants", a insisté le ministre.
16 déc. 2014
Source : AFP