L'Union européenne (UE) a rejeté, mardi, toute remise en cause du principe de la libre-circulation avec la Suisse, après une demande suisse de renégocier un accord dans ce sens conclu en 2001, rapporte l'agence ATS.
Dans un rapport approuvé mardi, les ministres des Affaires étrangères de l'UE "s'opposent fermement" à la remise en cause de la libre-circulation qu'ils qualifient de "l'un des grands acquis de la construction européenne".
La mise en œuvre de l'initiative de la droite "contre l'immigration de masse", approuvée par les Suisses lors d'un référendum en février dernier, "menace de saper l'essentiel des relations Suisse-UE", prévient le rapport.
Depuis l'adoption de ce texte initié par la droite populiste, les relations entre Berne et Bruxelles se sont nettement tendues, surtout après la présentation d'une proposition suisse visant la révision de l'accord sur la libre-circulation, une démarche qui a essuyé une fin de non-recevoir.
"La libre-circulation des personnes constitue un pilier fondamental de la politique européenne tout comme les libertés fondamentales du marché intérieur qui sont indivisibles", selon le rapport qui met en doute la participation de Berne aux programmes européens.
Bruxelles a en effet menacé de suspendre tous ses accords avec la confédération si elle met fin à ses engagements en faveur de la liberté d'accès des travailleurs européens.
Le principal parti populiste UDC a répliqué en affirmant qu'il s'agit d'une question de souveraineté nationale, et que le pays "ne doit pas se plier au diktat européen".
L'UE dit s'attendre à ce que la Suisse "honore toutes ses obligations qui découlent de l'accord sur la libre circulation des personnes et qu'elle respecte le droit de tout citoyen européen habitant ou travaillant sur son territoire".
En cas de violation, elle menace de mettre fin aux négociations en cours sur un accord institutionnel global et à toute autre négociation liée à l'accès de la Suisse au marché unique.
Avant 2002, la Suisse accueillait entre 20.000 et 30 000 étrangers chaque année, un chiffre qui a plus que doublé avec 80.000 arrivants par an.
Pour répondre aux protestations d'une partie de la population, le gouvernement vient d'adopter des mesures destinées à rendre l'accès aux prestations sociales plus difficiles pour les nouveaux arrivants européens. En 2013, les étrangers représentaient 23,5 pc de la population du pays, soit 1,88 million de personnes.
16 déc. 2014
Source : MAP