"Je regrette qu'à l'heure actuelle, nombreux soient ceux qui utilisent un langage injurieux et discriminatoire vis-à-vis des migrants, en particulier le mot 'illégal' à propos des migrants sans-papiers. Ce terme stigmatise les migrants comme étant illicites et criminels, leur ôte leur dignité et compromet la cohésion sociale", a-t-elle souligné dans une déclaration publiée à Strasbourg.

"J'aimerais aujourd'hui apporter mon soutien sans faille à la campagne de la PICUM Les mots comptent', qui cherche à mettre fin à l'utilisation de cette terminologie et invite les Etats membres à utiliser des termes plus neutres et plus précis lorsqu'ils font référence aux immigrés " a-t-elle poursuivi, citant l'énoncé d'une résolution, adoptée en 2006 par l'APCE relative aux ''droits fondamentaux des migrants irréguliers''.

Anne Brasseur a rappelé par ailleurs que 2014 a été " une année meurtrière pour les migrants en Méditerranée" en rappelant les chiffres du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), selon lesquels au moins 207.000 personnes se sont lancées depuis janvier dans des traversées périlleuses à la recherche d'une vie meilleure, et 3.400 seraient mortes en essayant de rejoindre l'Europe.
"Derrière les statistiques des vies perdues ou sauvées en mer se cachent des histoires individuelles de tragédies humaines. Je veux aujourd'hui commémorer tous ceux qui ont perdu la vie et se sont battus lors de ces traversées fatales", a-t-elle ajouté, en invitant les Etats membres du Conseil de l'Europe à faire preuve de davantage de solidarité avec les pays qui sont en première ligne et à œuvrer ensemble en faveur de l'intégration et de l'inclusion des immigrés.

18 déc. 2014

Source : AFP