samedi 2 novembre 2024 16:27

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Algérie: Une ONG dénonce une "expulsion collective" de Subsahariens, victimes de "délit de faciès"

Une ONG algérienne a dénoncé une "opération d'expulsion collective" menée par les autorités contre des centaines de Subsahariens, dont les représentants pointent du doigt un "délit de faciès".

"Des personnes, arrachées à une vie qu'elles comptaient reconstruire petit à petit, sont actuellement regroupées" dans un centre d'accueil à Oran (Ouest), relate la Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADDH), après l'embarquement par la force, dans la nuit de mardi à mercredi, de ressortissants subsahariens.

Il s'agit "d'une simple opération d'expulsion collective interdite par la convention ratifiée par l'Algérie", a fait remarquer l'ONG, soulignant à ce propos que les autorités de ce pays font ce qu'elles ont toujours fait dans ce domaine, c'est-à-dire "ratifier pour la vitrine démocratique, mais ne rien respecter".
"La tentative de masquer des opérations d'expulsion collective sous couvert d'un rapatriement ne peut se faire sans la volonté propre des personnes et sans le respect total des droits de l'Homme", assène la LADDH, dans un communiqué publié par les médias locaux.

Et de poursuivre : "Les conditions mêmes dans lesquelles vient de se dérouler ce 'rapatriement' nous incite à remettre en cause tout le processus".

D'après le quotidien ''El Watan'' de jeudi, des représentants de la communauté subsaharienne à Oran, deuxième ville du pays, ont stigmatisé un "délit de faciès" dont ont été victimes ces émigrés, allant jusqu'à parler de "rafle" pour décrire les méthodes utilisées par les services de sécurité.

"Tous les migrants placés dans ce centre ne sont pas des sans-papiers, il y en a même un qui est étudiant à l'université Belgaïd. C'est dire la désorganisation totale de cette opération", s'est indigné un défenseur des droits de l'Homme dans une déclaration au même journal.

Des associations caritatives ayant pu accéder au centre d'accueil ont dénombré pas moins de 12 nationalités et un total de 600 migrants, alors que l'opération de rapatriement ne concerne, en principe, que les ressortissants nigériens.

En novembre dernier, les autorités de Niamey ont annoncé que plus de 3.000 femmes et enfants parmi leurs ressortissants se trouvant en Algérie seront reconduits chez eux, en concertation avec leurs homologues algériennes et avec l'assistance technique de l'Organisation Internationale des Migrations(OIM).
Dans le cadre de cette opération, neuf migrants nigériens trouvé la mort dans un accident de la route survenu, le 14 décembre courant, près de la ville de Ghardaïa (Sud).

25 déc. 2014

Source : MAP

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