Les avoirs liquides transférés des banques étrangères à celles nationales par les Marocains, dans le cadre des avantages offerts au terme de la contribution libératoire sur les avoirs détenus à l'étranger, permettront de renforcer le financement de l'économie, à travers l'octroi de davantage de crédits aux opérateurs économiques, a affirmé, mercredi à Rabat, le président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), Othman Benjelloun.
Cette opération, qui a permis d'atteindre un montant de 27,85 milliards de dirhams (MMDH) déclaré à fin 2014, dont près de 8,5 MMDH concernent des avoirs liquides, permettra sans doute aux banques marocaines de mobiliser des fonds supplémentaires déposés par des Marocains qui ont confiance dans les opportunités de placement et de capitalisation que leur offre leur pays, qui seront destinés au financement des projets de développement économique, a précisé M. Benjelloun, qui intervenait lors d'une conférence de presse, tenue pour présenter le bilan de cette opération, qui a pris fin le 31 décembre dernier.
Dans ce cadre, le responsable a réaffirmé la mobilisation des banques marocaines pour accompagner cette opération de contribution libératoire, notant que le GPBM a préparé un guide sous forme de questions précises, afin de faciliter aux personnes concernées la réalisation de leur déclaration.
Il a, à cet égard, insisté que la confidentialité et la sécurité des données déclarées a été au centre des préoccupations des banques marocaines, tant au niveau de prise de contact qu'en matière de déclaration ou de transfert de fonds de l'étranger au Maroc.
Les banques ont ainsi mis tous les moyens humains et techniques, afin d'assurer aux déclarants l'assistance nécessaire pour l'accomplissement de leurs déclarations dans de bonnes conditions, a expliqué M. Benjelloun, saluant le comportement citoyen et responsable des personnes déclarantes, qui ont adhéré à l'opération en toute confiance dans les garanties qui leur ont été offertes par le ministère de l'Economie et des finances, l'Office des changes et le secteur bancaire.
Cette opération a été également, aux yeux du responsable, une occasion pour présenter les attentes des opérateurs quant à la possibilité de disposer de comptes en devises dans le cadre d'un dispositif d'ouverture de régime de change.
Ainsi, les résultats réalisés viennent renforcer la confiance des investisseurs marocains et étrangers dans les opportunités d'affaires que leur offre le Maroc, a-t-il poursuivi, notant que les réformes engagées par le Maroc font de lui un modèle de stabilité politique et d'émergence économique.
Pour sa part, le directeur général de l'Office des changes, Jawad El Hamri, a passé en revue les avantages accordés aux déclarants dans le cadre de cette opération, dont l'ouverture ou le maintien des comptes pivots à l'étranger, destinés à la gestion d'actifs financiers, l'ouverture de comptes en devises ou en dirhams convertibles pouvant loger jusqu'à 75 pc des liquidités rapatriées, libéralisation totale du paiement de l'IR ou de l'IS, ainsi que les amendes et les pénalités prévues par le code général des impôts.
M. El Hamri a également mis l'accent sur l'élément central de cette opération, à savoir la garantie de l'anonymat et de la confidentialité couvrant l'ensemble des opérations effectuées par le déclarant, soulignant le cas particulier des Marocains résidant à l'étranger (MRE) qui souffrent, dans le cadre de la loi en vigueur, des conditions contraignantes pour s'installer au Maroc.
Dans ce contexte, le responsable a fait savoir que le projet de loi 63-14, soumis à la Chambre de Représentants, offre aux MRE transférant leur résidence au Royaume plusieurs avantages, dont la possibilité d'effectuer tout acte de disposition sur les avoirs et liquidités déclarés sans en référer à l'Office des changes, et de conserver les liquidités en monnaies étrangères déclarées dans les comptes à l'étranger ou les rapatrier et les loger dans des comptes en devises ou en dirhams convertibles au Maroc.
Concernant le bilan de cette opération, M. El Hamri a assuré que le montant déclaré s'élève à 27,85 milliards de dirhams (MMDH) à fin 2014, un chiffre record par rapport aux prévisions initiales qui tablaient sur 5 MMDH seulement, attribuant ces résultats à la forte implication du secteur bancaire, la confiance des Marocains dans les garanties qui leur sont accordées par le gouvernement et à l'engagement d'une importante campagne de communication en faveur de cette mesure.
Le taux de la contribution libératoire est de 10 pc sur les biens immeubles, les actifs financiers et les valeurs mobilières, de 5 pc sur les avoirs liquides en devises rapatriés au Maroc et déposés dans des comptes en devises ou en dirhams convertibles, et de 2 pc sur les liquidités en devises rapatriées au Maroc et cédées sur le marché des changes contre des dirhams.
07 janv. 2015
Source : MAP