La nouvelle politique migratoire du Maroc est l'aboutissement d'un effort colossal, consenti en un temps très court afin d'améliorer la situation des émigrés et promouvoir leur intégration, a fait valoir mercredi le président du Sénat espagnol, P?o Garc?a-Escudero.
"L'adoption de cette politique est bel et bien le couronnement d'un effort soutenu que le Maroc a déployé en un temps très court", a-t-il déclaré à la MAP en marge de la 3ème session du troisième Forum parlementaire Maroc-Espagne, ajoutant que "cette politique donne ses fruits à présent et qu'elle sera encore plus profitable dans l'avenir".
Il a, par ailleurs, mis en avant l'intégration réussie des Marocains d'Espagne dans le tissu socio-économique local, se félicitant de leur contribution significative au développement économique espagnol.
Axée sur la thématique "Mobilité et Migration : rôle du parlement", la troisième session du Forum parlementaire maroco-espagnol a été marquée par un exposé du ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration, Anis Birou, dans lequel il a souligné que la stratégie marocaine de la migration est fondée sur les Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI, les dispositions de la nouvelle Constitution, le rapport du Conseil National des Droits de l'Homme sur cette question et les engagements internationaux du Royaume.
Et d'ajouter que la stratégie nationale de la migration et de l'asile, qui se veut harmonieuse, globale, humaniste et responsable, a été élaborée en vue de réaliser quatre grands objectifs à savoir: Gérer les flux migratoires dans le respect des droits de l'Homme, mettre en place un cadre institutionnel adapté, faciliter l'intégration des immigrés réguliers et mettre à niveau le cadre réglementaire.
A ce propos, le ministre a relevé que l'approche marocaine doit sa force et son authenticité dans la perception de la problématique migratoire en tant qu'"opportunité et non une menace à l'existence".
Le Maroc gère la question migratoire de sorte à en faire une valeur sûre de son économie et de sa culture, avec à l'appui une approche hautement humaniste, a-t-il encore insisté, faisant observer que l'aboutissement de la philosophie migratoire marocaine est "décisif" non seulement pour le Royaume, mais aussi pour les pays sud-européens et subsahariens.
Sur un autre registre, M. Birou a indiqué que "de par son emplacement géographie et la grande expérience qu'elle a cumulée en matière de gestion de la chose migratoire, l'Espagne a un rôle de premier plan à jouer pour faire face aux défis liés aux flux migratoires africo-européens.
Intervenant à cette occasion, la 2ème vice-présidente du Sénat espagnol, Yolanda Vicente Gonzalez a indiqué que le Maroc et l'Espagne, qui sont liés par la communauté du destin, des défis et des liens culturels, doivent faire front commun et fédérer leurs efforts pour élaborer conjointement des politiques à même de relever les défis inhérents à la migration.
"Il est grand temps pour les deux pays de mener une réflexion sereine et profonde pour venir à bout des problèmes actuels posés par les flux migratoires, notamment les risques mafieux", a-t-elle soutenu.
Postulant que l'humanité est, par nature, encline à la mobilité, Mme Vicente Gonzalez a appelé à réglementer la migration pour qu'elle puisse apporter sa pierre à l'édifice de développement des pays hôtes.
A cet égard, elle a relevé que le Maroc et l'Espagne ont donné la preuve sans équivoque de leur engagement à traiter la migration comme étant un facteur positif et un phénomène intrinsèquement sain.
Quant au deuxième secrétaire du Sénat espagnol Ram?n Rabanera, il a plaidé pour la consolidation de la coopération du Maroc avec les pays européens en général, et avec l'Espagne à titre particulier en matière de migration, soulignant la nécessité d'établir un "dosage savant" entre les mesures sécuritaires et le respect des droits de l'Homme.
Pour lui, il est également important de consacrer l'image du Maroc et de l'Espagne comme pays "sérieux, crédibles et fermes" dans le traitement de la problématique migratoire.
Pour sa part, la deuxième vice-présidente de la Chambre des représentants, Kenza El Ghali a estimé que le Maroc et l'Espagne sont invités, plus que jamais, à coopérer étroitement dans le domaine de la migration, eu égard aux défis sécuritaires et sociaux qui en découlent.
Selon Mme EL Ghali, l'approche sécuritaire, à elle seule, n'est pas suffisante pour traiter de la question migratoire. Preuve en est l'afflux continu des émigrés clandestins, a-t-elle expliqué.
Le troisième Forum parlementaire Maroc-Espagne s'est ouvert, mercredi à Rabat, avec la participation d'une importante délégation parlementaire espagnole. Les travaux de cette rencontre de trois jours s'articulent autour du rôle du parlement dans plusieurs domaines, notamment, en politique et sécurité, la coopération économique, le déplacement et l'immigration et le dialogue culturel entre le Maroc et l'Espagne.
Ce rendez-vous reflète la volonté commune des parlements marocains et espagnols pour le renforcement du dialogue et de la concertation sur les dossiers d'intérêt commun, particulièrement dans un contexte délicat marqué par la recrudescence du terrorisme, des trafics et de l'extrémisme.
14 Janv. 2015
Source : MAP