Plus de 10.000 manifestants antiracisme sont descendus dans les rues de plusieurs villes d'Allemagne lundi soir pour exprimer leur opposition au mouvement anti-islam Pegida qui a dû renoncer pour des raisons de sécurité à son défilé hebdomadaire à Dresde (est).
L'ampleur de ces défilés était sans commune mesure avec les manifestations de lundi dernier où quelque 100.000 personnes avaient défilé pour la tolérance dans tout le pays.
A Munich (sud) où la mobilisation antiPegida est importante depuis plusieurs semaines, quelque 10.000 personnes ont défilé pour défendre une Allemagne tolérante, selon la police. Ils étaient deux fois plus nombreux lundi dernier.
A Wurtzbourg et Nuremberg, deux autres villes de Bavière, les manifestations ont réuni environ un millier de personnes, selon l'agence de presse allemande dpa.
Des manifestations étaient également organisées à Berlin et Düsseldorf (ouest). A Magdebourg (ex-RDA), 6.000 personnes sont également descendues dans les rues.
A Dresde (est), les principaux responsables du mouvement anti-islam Pegida ("Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident") ont annoncé lundi vouloir manifester à nouveau après que le rassemblement prévu ce lundi soir eut été interdit par la police en raison d' un "risque terroriste concret".
Pegida a précisé qu'il s'agissait d'une "menace de mort" visant Lutz Bachmann, l'un des organisateurs du mouvement qui dénonce ce qu'il considère comme une islamisation de l'Allemagne et réclame un tour de vis en matière de politique d'immigration.
Depuis le 20 octobre, les rangs des manifestants de Pegida n'ont cessé de grossir dans cette ville de l'ex-RDA communiste où vivent peu d'étrangers.
Le défilé avait même atteint un record de 25.000 personnes lundi dernier dans la foulée de l'émoi suscité par les attentats jihadistes en France.
La décision d'interdire le cortège lundi a suscité de vives réactions, certains se plaignant d'une entrave à la liberté de manifester.
19 janv. 2015
Source : AFP