Les demandes d'asile en Belgique sont reparties à la hausse en 2014, au moment où le gouvernement libéral envisage de durcir sa politique en matière d'asile et d'immigration.
Durant l'année écoulée, l'Office des étrangers a ainsi ouvert quelque 17.213 dossiers pour des demandes d'asile sur le sol belge, contre 15.840 en 2013. Selon les derniers chiffres de l'Office, le nombre de premières demandes d'asile a augmenté de 7,3pc en un an, alors que les demandes multiples, c'est-à-dire celles introduites par des personnes ayant déjà fait l'objet d'une décision en matière d'asile lors d'une précédente demande, ont quant à elles augmenté de 11pc.
Pour la quatrième année consécutive, la majorité des demandeurs d'asile en Belgique (1.907 demandes enregistrées) sont des Afghans, suivis des Syriens (1.854), d'Irakiens (1.131), de Guinéens (1.095) et de Russes (974). Pour 778 personnes, le pays d'origine ne pouvait pas être déterminé.
Autre chiffre criant, quelque 804 demandes concernaient des mineurs non accompagnés, soit 39 de plus que l'année précédente.
Ces chiffres tombent alors que le nouveau gouvernement de droite a annoncé récemment la mise en place de mesures dans le sens du durcissement de la politique d'asile et d'immigration.
Le secrétaire d'Etat belge en charge de l'Asile et la Migration, Theo Francken, a à cet effet adressé une lettre au Commissaire général aux réfugiés et aux apatrides dans laquelle il demande d'allonger la liste des pays dits d'origine "sûrs". Il veut aussi faire en sorte que les demandeurs d'asile fournissent davantage de preuves pour justifier que leur pays ne fait pas partie de cette catégorie.
Selon la nouvelle procédure, les dossiers seront traités en 15 jours, au lieu de trois mois suivant la procédure ordinaire. Les demandeurs d'asile doivent également fournir davantage de preuves et présenter des éléments qui montrent clairement que leur pays ne peut être considéré comme sûr.
Aussi, le responsable a-t-il affiché sa volonté d'intensifier, à partir de 2015, le nombre de "vols spéciaux" qui ramènent des illégaux -pour la plupart, ayant eu des problèmes avec l'ordre public- dans leur pays d'origine.
Pas question également, selon lui, de régularisation collective. "La régularisation est une procédure d'exception dans le cadre de laquelle le droit de séjour est octroyé exclusivement sur une base individuelle", a-t-il insisté.
22 janv. 2015
Source : MAP