Une large majorité d'Européens du Sud souhaite une baisse du nombre d'immigrés arrivant chaque année dans leur pays, a indiqué vendredi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Globalement, "les Européens sont les plus réticents à l'égard de l'immigration (...) où une courte majorité (52,1%) souhaite une baisse des nouveaux arrivants", a affirmé Frank Laczko, l'un des auteurs du rapport qui sera publié dans son intégralité au printemps. Quelque 7,5% sont pour une hausse et 30,2% sont pour le maintien du niveau actuel.
Ce rapport se base sur un sondage effectué par l'institut Gallup qui a interrogé, entre 2012 et 2014, 183.772 adultes dans plus de 140 pays. Les résultats des autres zones n'ont pas été communiqués.
Si presque tous les Européens du Nord (comme la Suède, le Danemark ou la Finlande), à l'exception du Royaume-Uni (à 69% contre), souhaitent une augmentation ou un maintien du nombre d'immigrés arrivant chaque année dans leur pays, ceux du pourtour méditerranéen, confrontés directement à l'arrivée de migrants, se prononcent largement pour une baisse.
Ainsi, en Grèce, 84% de la population souhaite une baisse du nombre d'arrivants. Ce chiffre s'élève à 76% à Malte, 67% en Italie et 56% en Espagne.
En France, 45% de la population souhaite une baisse du nombre d'immigrés et autant se disent en faveur d'une hausse ou d'un maintien aux chiffres actuels.
Le rapport note que la perception à l'égard de l'immigration dépend en large partie de la situation économique du pays.
De fait, les personnes considérant que les conditions économiques dans leur pays sont "moyennes" ou "mauvaises" sont deux fois plus enclines à souhaiter une baisse de l'immigration par rapport à celles considérant les conditions économiques comme "bonnes" ou "excellentes".
Les personnes de moins de 44 ans sont pour leur part davantage favorables (24%) à une augmentation du nombre d'immigrés que les personnes de plus de 65 ans (17%).
Le niveau d'études paraît également jouer un rôle. Les titulaires d'un diplôme universitaire sont plus favorables à l'immigration.
La fracture s'avère aussi forte entre les individus avec ou sans travail. Les personnes à la recherche d'un emploi souhaitent dans leur grande majorité une baisse des immigrés (40,5%) contre 33,4% pour ceux ayant un emploi.
23 janv. 2015
Source : AFP