jeudi 4 juillet 2024 10:19

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L’OCDE épingle la Belgique : le pays n’intègre pas bien ses immigrés

Le rapport annuel de l’OCDE sur la Belgique pointe une fiscalité du travail trop lourde et la déficience des politiques d’immigration et de formation.

L’OCDE, dans son rapport sur la Belgique, salue les efforts gouvernementaux pour retrouver le chemin de la croissance, mais pointe – refrain connu – une fiscalité du travail trop lourde et… la déficience des politiques d’immigration et de formation.

« Sur la bonne voie, mais… » C’est, en gros, la conclusion de l’étude menée en 2013 sur la Belgique publiée par l’Organisation de Coopération et Développent Economique (OCDE). Sur la bonne voie parce que l’OCDE loue les efforts gouvernementaux pour retrouver le chemin de la croissance et mettre fin à la dégradation de la compétitivité des entreprises belges, tout en commençant le travail d’assainissement des dépenses publiques. Une recommandation régulièrement mise en exergue par l’organisation internationale.

Si l’OCDE regrette – évidemment – le taux… de 100 % d’endettement public par rapport au Produit Intérieur Brut – on est à 107 %, merci aux requalifications de dettes privées en dettes publiques ces 6 derniers mois –, elle salue également les mesures prises pour réduire les déficits budgétaires et les bons résultats sur les mesures larges du bien-être. Rappelons que l’étude a été menée avant la mise en place du nouveau programme gouvernemental.

Après les fleurs, les pots

L’entame du rapport est donc « fleurie ». Les pots viennent ensuite à la pelle, dont le moindre n’est pas le conseil plus qu’appuyé d’améliorer l’insertion des immigrés sur le marché du travail. « Les immigrés représentent déjà près d’un cinquième de la population en âge de travailler, mais leur taux d’emploi et leurs salaires, en particulier pour ceux nés en dehors de l’Union européenne, restent très faibles. Ils sont surreprésentés dans les emplois peu qualifiés, sous-représentés dans les emplois administratifs et souffrent globalement d’une situation défavorable sur le marché du travail  », écrit l’OCDE dans son rapport.

Lequel pointe également, sur cette problématique, « les déficiences des politiques d’intégration et de formation, ce qui rend difficile le renforcement du capital humain et social des immigrés ». Dans le contexte actuel, cette recommandation sera à n’en pas douter largement commentée…

Les voitures de société dans le viseur

L’OCDE reste fidèle à elle-même dans ce rapport ; chaque année, elle pointe du doigt le problème des charges salariales trop élevées en Belgique. D’où le conseil, régulièrement posé, d’assurer la « viabilité budgétaire tout en encourageant l’emploi et la compétitivité ». Et de plaider pour la réforme du processus de formation des salaires, notamment le système d’indexation, pour mieux tenir compte de l’évolution de la productivité intérieure. Refrain connu. On sait le sujet sensible.

Nouveauté : l’OCDE recommande de manière plus appuyée d’élargir les bases d’imposition et de diminuer les taux d’imposition. « Réduire les impôts sur les bas salaires et accroître la fiscalité entraînant moins de distorsions pour la croissance, comme les taxes à la consommation et les taxes liées à l’environnement », écrit l’OCDE. Laquelle plaide ouvertement pour l’accroissement de la fiscalité sur la consommation d’énergie à usage résidentiel, et surtout de réduire les déplacements en voiture particulière entre le domicile et le lieu de travail. Haro sur les voitures de société, donc.

Les voitures de société sont un sujet qui revient également régulièrement sur la table. Le système d’imposition a déjà été réformé il y a deux ans mais il n’a eu aucun effet sur les recettes de l’Etat. Tout au plus a-t-il amené – et c’est déjà pas mal – les flottes des sociétés à être composées de voitures de calibre plus modeste, moins polluantes.

Le logement dans le viseur également

Enfin, et c’est une autre des vieilles recommandations de l’OCDE, l’institution recommande de « préserver l’efficacité et l’équité sur le marché du logement ». En gros, l’OCDE demande à la Belgique de profiter des taux bas actuels – ils sont même négatifs à des échéances de 1,2 et 3 ans – pour éliminer progressivement les réductions d’impôt accordées au titre de paiement d’intérêts de remboursement du capital des crédits hypothécaires.

Il y a fort à parier que les réformes régionales des systèmes de bonus-logement dans les prochaines années seront soumises à un examen plus que poussé…

4/2/2015, François Mathieu

Source : lesoir.be

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