Ni journalistes, ni ONG, n'ont pu les rencontrer. C'est cette triste réalité que Lukas Schrank souhaite dénoncer à travers son film d'animation "Nowhere Line", explique Le Courrier International.
Après quatre mois de contact à distance avec les réfugiés, le réalisateur britannique est finalement parvenu à obtenir les interviews de deux d'entre eux. Enregistrées depuis une ligne téléphonique de mauvaise qualité, leurs voix constituent la trame narrative de ce court-métrage animé de quinze minutes.
En février 2014, des émeutes avaient éclaté dans le centre de détention de l'île de Manus. À l'époque, un détenu put témoigner dans la presse après ces événements. De là est venue l'idée de Lukas Schrank de réaliser ce film. "C'est la seule interview d'une personne détenue à Manus que j'ai pu trouver, explique-t-il. Il m'a semblé qu'une voix manquait à la discussion."
Les mêmes armes
Quant au choix du dessin, c'était une évidence. Non seulement, car "ses personnages principaux sont impossibles à atteindre", note The Guardian. Mais aussi, car il s'agissait d'utiliser le même moyen d'expression que l'Australie pour sa campagne anti-immigration. Ainsi, la politique du gouvernement avait mené à la distribution d'une bande dessinée en Afghanistan visant à dissuader d'éventuels candidats à l'immigration.
La réalisation de ce projet nécessitait une levée importante de fond pour ce réalisateur et graphiste indépendant. Grâce au financement participatif, le film verra bien le jour : le 28 janvier, après seulement 9 jours de campagne de crowdfunding, l'objectif de 15 000 dollars australiens (environ 10 000 euros) est atteint. Pas moins de 12 000 euros étaient finalement récoltés ce mercredi, à un peu plus de 24 heures de la clôture.
La bande-annonce, disponible ci-dessous, laisse présager un court-métrage de qualité, bien nécessaire pour informer et conscientiser quant aux conditions de vie de ces migrants devenus détenus.
4 février 2015 , T. Mignon
Source : rtbf.be
