Les réformes annoncées par le Qatar sur le droit du travail ne vont pas "assez loin ni assez vite", malgré une pression internationale croissante sur le pays hôte de la Coupe du monde 2022 de football, a déclaré jeudi l'ONG Human Rights Watch.
L'organisation de défense des droits de l'Homme a appelé le Qatar à prendre des "actions plus fortes". Le pays fait l'objet de vives critiques en raison des conditions de travail très difficiles des migrants venus construire les infrastructures qui accueilleront la Coupe du monde.
Nicholas McGeehan, le représentant de Human Rights Watch pour le Qatar, a estimé que si ce petit Etat du Golfe a effectivement fait des progrès en matière de droits des travailleurs, il reste encore beaucoup à faire, et rapidement.
"Les réformes ne vont ni assez loin ni assez vite", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Doha, la capitale du Qatar.
M. McGeehan a souligné que le pays devrait mettre en oeuvre "très bientôt" un système de protection des salaires qui assurerait que les travailleurs soient payés à temps.
En revanche, Human Rights Watch s'inquiète du peu de progrès fait concernant d'autres réformes qu'il a réclamées, notamment celle du très controversé système de parrainage, ou "kafala", qui met les travailleurs immigrés à la merci de leurs employeurs, les empêchant potentiellement de quitter le pays ou de changer d'emploi.
L'ONG souhaite également voir abolie la pratique de confiscation des passeports des employés.
Selon M. McGeehan, il existe chez certains membres du gouvernement qatari une volonté de changement, mais "il y a deux camps, et malheureusement, à ce stade, les opposants gagnent la bataille".
Le Qatar s'est engagé à plusieurs reprises à améliorer les conditions de travail et à introduire de nouvelles lois pour remplacer le système de kafala par des contrats de travail. Des défenseurs des droits de l'Homme et le syndicat mondial des footballeurs, FIFPro, ont appelé le Qtar à abolir totalement ce système.
DOHA, 5 fév 2015
Source : AFP