jeudi 4 juillet 2024 10:22

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Expulsés du 73, rue du faubourg Saint-Antoine, les chibanis se rebiffent

Layachi Aït Baazig a placé ses valises à portée de main. « S’il faut partir vite… c’est plus prudent », murmure-t-il en réchauffant un café sur sa petite plaque électrique. Toute sa vie de migrant et celle de son colocataire, Saïd Allouche, tiennent entre le frigo et les deux petits lits ; dans les 20 mètres carrés de la chambre 32 qu’ils partagent depuis des années, au 73, rue du faubourg Saint-Antoine, à Paris.

Les trente-trois chibanis, des retraités originaires du Maroc pour la plupart, hébergés dans cet hôtel meublé délabré se battent pour éviter l’expulsion : l’immeuble doit être démoli. Comble de malchance, leur logeuse a quitté le navire à l’automne avec un an de loyers, après leur avoir caché pendant des mois qu’ils allaient être mis à la rue.

Dans la chambre de Layachi Aït Baazig et de Saïd Allouche, le superflu n’est jamais entré. Les quatre valises suffiront bien pour ranger les deux vies, le jour où il faudra déménager. Pourtant, aucun des deux hommes ne veut partir. A 75 et 81 ans, ils disent n’avoir plus le courage de quitter cette pièce dont ils partagent les 520 euros de loyer mensuels. Leurs peaux tannées, leurs rides creusées, racontent les parcours d’ouvrier..

Source : Le Monde

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