Préférant s’attaquer à la «radicalisation» par un plan d’action, la ministre de l’Immigration, Kathleen Weil, semble bien peu emballée à l’idée de mettre sur pied un observatoire sur l’intégrisme religieux, comme le propose le Parti québécois.
Préférant maintenant parler plus prudemment de «radicalisation» et «d’extrémisme religieux» plutôt que d’intégrisme, la ministre Weil a indiqué qu’elle souhaitait compléter son plan d’action d’ici la fin de la session parlementaire, qui commence aujourd’hui à Québec.
«Mais on verra si on est capable de livrer la marchandise pour le mois de juin», a laissé planer la ministre Weil, à l’entrée de la commission parlementaire sur la nouvelle politique québécoise en matière d’immigration, mardi matin.
La ministre a également évoqué la possibilité d’un dépôt de son plan d’action en septembre.
Rien à voir avec la neutralité
Pour ce qui est de la loi sur la neutralité de l’État promise par le premier ministre Philippe Couillard à son arrivée au pouvoir, le dossier appartient à la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a tranché Mme Weil.
«Un plan d’action contre la radicalisation, ça n’a rien à voir avec la neutralité de l’État, on a un État laïque», a nuancé la ministre de l’Immigration.
L’idée d’un observatoire sur l’intégrisme, soutenue par l’opposition péquiste, était notamment au cœur des propositions faites par la députée libérale démissionnaire, Fatima Houda-Pepin.
«Je pense que ça fait partie évidemment de tout le travail du comité, de regarder des outils pour maintenant et des outils pour toujours, a indiqué la ministre Weil, lorsque questionnée à propos de l’observatoire. [...] Je suis un peu de ceux qui disent qu’il faut être en action, plus qu’observer.»
10 février 2015, Marc-André Gagnon
Source : journaldequebec