Le nombre d’actes «islamophobes» a augmenté d’environ 10% en 2014 par rapport à 2013 et de 70% depuis l’attentat de Charlie Hebdo par rapport à la même période de l’an dernier, a annoncé mercredi le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF).
Cette association indépendante du Conseil français du culte musulman (CFCM, l’instance représentative) a recensé 764 actes «islamophobes» en 2014, soit une hausse de 10,6% par rapport à 2013, selon l’état des lieux transmis à la presse.
Parmi ces actes figurent 22 agressions physiques, 586 discriminations et 25 attaques contre des institutions (mosquées notamment), selon le CCIF.
Les chiffres de ce collectif militant sont différents de ceux de l’Observatoire national contre l’islamophobie au CFCM, car ils ne sont pas basés sur les seules plaintes recensées par le ministère de l’Intérieur et prennent par ailleurs en compte une islamophobie «institutionnelle» imputée à des agents publics (enseignants, policiers...).
Pour le CCIF, «71,6% des discriminations surviennent dans les institutions», ce qui illustre selon lui un «phénomène structurel».
L’Observatoire contre l’islamophobie a de son côté relevé 133 actes antimusulmans en 2014, un chiffre en baisse de 41,1% par rapport à l’année précédente.
Les chiffres du CCIF recoupent en revanche largement ceux de l’observatoire du CFCM pour la période suivant l’attentat mené contre Charlie Hebdo au nom du jihad. Ainsi, le collectif a comptabilisé 153 actes «islamophobes» entre le 7 janvier et le 7 février (+70%), quand l’observatoire relevait 147 faits antimusulmans ayant été l’objet de plaintes entre le 7 et le 31 janvier.
Parmi les faits constatés depuis Charlie, le CCIF fait état de «33 attaques contre des mosquées/lieux de cultes enregistrées», soit «plus que le total de l’année 2014». Mais aussi 10 agressions physiques et un meurtre dans le Vaucluse «dont le mobile islamophobe a du mal à être reconnu par les autorités, la santé psychologique de l’assassin présumé étant actuellement en cours d’examen par les experts judiciaires», note le collectif.
«La situation depuis les attentats n’est que le miroir grossissant de ce qui se passait avant. Ce sont les mêmes types d’actes que l’on enregistre, mais le passage à l’acte est plus violent et plus fréquent», déplore le CCIF.
Source : Libération/AFP